Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Violence faite aux femmes

La rue, la nuit, femmes sans peur !

Faîtes du bruit

À l’initiative de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) et du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), les groupes signataires lancent un appel à l’action pour la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes 2010.

POUR :
0. Dénoncer la violence et l’exploitation sexuelle que nous subissons, trop souvent tolérées et banalisées dans notre société ;
0. Se réapproprier la rue et l’espace public en tant que femmes parce que nous revendiquons le droit de nous sentir en sécurité n’importe où et n’importe quand ;
0. Être solidaire de toutes les femmes, dans la reconnaissance et le souci de leurs réalités particulières ;
0. Se montrer visibles en tant que féministes à un moment où les tenants de la droite et de l’antiféminisme voudraient bien nous faire taire, et où plusieurs croient, à tort, que l’égalité des sexes est déjà acquise.

Depuis 1976, des féministes à travers le monde ont sonné l’envol d’un mouvement mondial de lutte contre la violence des hommes envers les femmes et ont dénoncé les diverses formes qu’elle prend dont la marchandisation et l’exploitation sexuelle commerciale. Une des manifestations de ce mouvement est une marche servant à « reprendre la nuit » pour dénoncer cette violence et ceux qui en profitent. À Montréal, cela fait plus de vingt ans qu’une marche, La rue, la nuit femmes sans peur n’a pas eu lieu. Nous croyons qu’il est temps de reprendre ce type d’action.

La violence sexuelle (agression sexuelle, attouchements, harcèlement, exhibitionnisme, etc.) et l’exploitation sexuelle commerciale (prostitution, pornographie, traite, etc.) ont un impact collectif sur l’ensemble des femmes. L’état de peur ou de vulnérabilité dans lequel nous sommes maintenues, la marchandisation que nous vivons, limitent nos déplacements, particulièrement le soir ou la nuit, notre accès à des espaces publics et, de façon plus générale, entravent notre participation sociale. Même si nous ne sommes pas toutes directement victimes de violence sexuelle ou exploitées sexuellement, nous sommes toutes affectées par cette violence.

Les différents modes d’oppression (patriarcat, colonialisme, racisme, handicapisme, âgisme et hétérosexisme) se conjuguent, s’interpénètrent et se renforcent mutuellement pour nous maintenir dans un statut social inférieur. C’est pourquoi nous nous mobilisons, des femmes de tous les milieux, des femmes immigrantes, racisées, jeunes et moins jeunes, vivant avec un handicap ou autres types de discrimination/oppression, car on en a ras le bol de la violence sous toutes ses formes, des viols, de la sexualisation, de la porno, de l’industrie du sexe, de la marchandisation, de la mondialisation de la misère, de la militarisation, du néocolonialisme…

Dans la mesure où la misogynie et le patriarcat existent toujours, il n’est pas étonnant de constater que la violence sexuelle envers les femmes et l’exploitation sexuelle commerciale subsistent. Aujourd’hui, certaines résistances ou contre-discours pèsent de tout leur poids pour légitimer les inégalités entre les sexes et la violence des hommes envers les femmes.

Nous ne garderons pas le silence. Nous ferons du bruit dans les quartiers, dans les rues pour dénoncer et se faire entendre des personnes profitant de la violence envers les femmes ou complice de celle-ci par leur silence ou sa banalisation.

L’inclusion de toutes les femmes – peu importe leur âge, leur origine, leur culture, leur capacité fonctionnelle, leur orientation sexuelle ou leur condition économique – est centrale à notre action et la marche sera accessible à toutes les femmes. Nous demanderons aux hommes de soutenir notre action en posant des gestes pour faciliter notre mobilisation. Préparez-vous à participer à La rue, la nuit femmes sans peur en organisant un rassemblement ou une action avec les femmes de votre quartier le vendredi 24 septembre à partir de 18h00 et en vous joignant à un grand rassemblement et une marche « La rue, la nuit, femmes sans peur » qui aura lieu au Parc Émilie-Gamelin à partir de 20h00.

Pour plus d’informations, contactez la CLES (Diane ou Chantal) au 514 750-4535 ou le RQCALACS (Karine) au 514 529-5252. Vous pouvez aussi nous contacter par courriel info@lacles.org ou info@rqcalacs.qc.ca

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