Cette analyse comprend des informations recueillies à partir d’un certain nombre de sources différentes, notamment les citations dans les médias, le Hansard (compte rendu des débats parlementaires) et les déclarations à la presse. Cette analyse tient également compte des commentaires formulés par les candidats à la chefferie lors des réunions de janvier et de février, en réponse à des questions au sujet de leur position à l’égard de certains sujets touchant le Moyen-Orient.
Parallèlement à la collecte de données et à l’analyse, CJPMO a remis, en janvier, un questionnaire à chacun des candidats à la chefferie. Tous les candidats sauf un (Singh) ont répondu au questionnaire, même si deux d’entre eux (Mulcair et Dewar) n’ont pas rempli le questionnaire conformément aux directives fournies par CJPMO. À l’aide du questionnaire, nous avons invité les candidats à préciser leurs positions sur une échelle de 1 à 5, les conséquences de chaque choix étant clairement décrites dans la question. Nous leur avons également demandé d’assortir leurs réponses de commentaires, s’ils le souhaitaient. Les neuf questions posées aux candidats portaient sur les sujets suivants : la militarisation de la politique étrangère du Canada, les relations israélo-palestiniennes et les questions connexes ; l’importance à accorder aux droits de l’homme et aux intérêts commerciaux, le printemps arabe et le vote du Canada aux Nations Unies.
CJPMO croit que ses trois piliers politiques sont essentiels pour que le Canada joue un rôle constructif au Moyen-Orient. Ce sont les suivants : 1) la conviction que le droit international doit être le prisme à travers lequel le Canada analyse l’évolution de la situation et détermine les réponses à apporter ; 2) la conviction que le Canada doit traiter tous les acteurs de manière égale ; et 3) la conviction que la violence n’est pas une solution. Sur la base de toutes les informations recueillies, CJPMO a déterminé que – sur le plan de leur engagement à faire en sorte que le Canada adopte une approche constructive à l’égard du Moyen-Orient – les candidats se classent comme suit :
A+ Niki Ashton
A Brian Topp
B+ Peggy Nash
B Nathan Cullen
B Paul Dewar
C Martin Singh
C– Thomas Mulcair
Il importe de préciser que les « cotes » suggérées ci-dessus ne tiennent pas seulement compte des « numéros » correspondant aux réponses au questionnaire fournies par les candidats. Elles sont plutôt le reflet d’une synthèse et d’une interprétation des réponses au questionnaire et de toutes les autres informations recueillies par le biais d’une analyse par CJPMO des antécédents des candidats.
Les Canadiens qui observent attentivement la situation au Moyen-Orient ont raison d’être déçus du statu quo. De nombreuses questions – p. ex. le conflit israélo-palestinien, la tolérance manifestée à l’égard des despotes régionaux – sont restées en plan pendant des décennies sans que la communauté internationale n’adopte de mesures fondées sur des principes. Cette incapacité à agir, que ce soit par le biais des canaux commerciaux ou diplomatiques, a provoqué des souffrances indicibles et de la misère chez des millions de personnes au Moyen-Orient. L’incapacité du NPD à amorcer un débat éclairé et vigoureux sur les questions relatives au Moyen-Orient au cours des dernières années représente une occasion perdue.
Historiquement, le NPD a adopté des positions de principe à l’égard du Moyen-Orient ; les candidates à la chefferie ne peuvent pas espérer se distinguer en répétant les mêmes platitudes que celles proférées par les candidats des autres parties. De la même façon, les candidats à la chefferie du NPD ne peuvent pas espérer être crédibles en véhiculant une vision magnanime en ce qui a trait à la politique à l’égard du Moyen-Orient alors que, dans les faits, leur dossier personnel ne reflète pas une telle vision. C’est dans cette optique que CJPMO a analysé les positions de chacun des candidats.
Brian Topp et Niki Ashton ont été les plus directs en décrivant une approche fondée sur des principes. Chacun d’eux a accordé la priorité au respect du droit international et des droits de l’homme parmi les autres intérêts que le Canada peut avoir dans la région. Tous les deux se sont prononcés en faveur d’un règlement juste et réfléchi du conflit israélo-palestinien — un règlement qui s’attaque aux racines profondes du conflit. Ils privilégient l’engagement traditionnel du NPD qui consiste à s’opposer à l’occupation par Israël des territoires palestiniens dont font état les résolutions du congrès de 2006 et la plateforme électorale de 2008. Si Topp ou Ashton prenait la direction du NPD, ce parti ferait preuve sans aucun doute d’un leadership plus affirmé et efficace à l’égard des questions relatives au Moyen-Orient.
Peggy Nash et Nathan Cullen sont bien au courant de la dynamique qui caractérise le Moyen-Orient, et ont souvent pris des positions courageuses et de principe sur des sujets liés à la région. Toutefois, ils n’ont pas toujours été aussi fermes qu’Ashton et Topp en ce qui a trait à leurs convictions : p. ex. la plate-forme du NPD sur l’occupation par Israël des territoires palestiniens. Avec Nash ou Cullen comme chef, la politique du NPD à l’égard du Moyen-Orient pourrait être plus proactive, mais pas aussi énergique ou affirmée que sous de leadership de Topp et d’Ashton.
On dispose de beaucoup plus d’informations publiques au sujet de Paul Dewar et de ses positions à l’égard du Moyen-Orient : il a été porte-parole du NPD pour les affaires étrangères pendant plusieurs années. Toutefois, tant dans le dossier public que dans ses réponses au questionnaire de CJPMO, Dewar semble hésiter à se distinguer. Malgré le fait qu’il a été le porte-parole du NPD au cours des dernières années – 2011 ayant été l’une des années les plus remarquables de l’histoire du Moyen-Orient – Dewar n’a pas réussi à amorcer un débat constructif au sujet du Moyen-Orient. Sous la direction de Dewar, les politiques du NPD à l’égard du Moyen-Orient ne régresseraient probablement pas, mais le parti n’exercerait vraisemblablement pas de pressions afin que le Canada joue un rôle plus constructif dans la région.
Peu d’informations étaient disponibles au sujet des positions de Martin Singh à l’égard du Moyen-Orient et il n’a pas répondu au questionnaire de CJPMO. L’analyse par CJPMO de ses positions à cet égard était fondée, dans une large mesure, sur les informations glanées lors des réunions des candidats lorsque la question incongrue sur le Moyen-Orient faisait surface. Néanmoins, il est clair qu’il n’a pas cherché à se distinguer par sa politique à l’égard du Moyen-Orient.
Thomas Mulcair et ses positions à l’égard du Moyen-Orient sont fondés sur un paradoxe. D’une part, sa déclaration en réponse au questionnaire semblait raisonnable : il se préoccupe selon toute apparence des droits et des aspirations de tous les peuples du Moyen-Orient. Toutefois, celle-ci ne concorde pas avec son dossier public sur la question israélo-palestinienne. Depuis plusieurs années, dans ses déclarations aux médias ainsi que dans le cadre de ses relations au sein du caucus et de sa participation aux activités de certains groupes (p. ex. la CPCCA), il a réitéré clairement les positions des partis de la droite israélienne. Il a accordé peu de poids aux droits et aux revendications des Palestiniens ou aux préoccupations exprimées par la gauche israélienne au sujet de la conduite d’Israël. De plus, sa déclaration ressemble à celle d’un chef du parti conservateur : il refuse de reconnaître l’asymétrie dans le conflit israélo-palestinien.
La plupart des sections du document d’analyse de CJPMO peuvent être comprises indépendamment des autres informations fournies. À l’exception des déclarations entendues pendant les réunions des candidats, et directement des membres du caucus du NPD, toutes les informations utilisées dans cette analyse se trouvent dans les différentes sections du document. Nous encourageons les lecteurs à examiner le document au complet et à partager les informations avec le plus grand nombre de personnes possible.
http://www.cjpme.org/DisplayDocument.aspx?DocumentID=2112&SaveMode=0