De Paris, Omar HADDADOU
Sur le pied de guerre, les Etats-Unis et le Royaume-Uni annoncent une invasion potentielle de l’Ukraine par les troupes russes. Dans un contexte de tensions et de visées hégémoniques accrues, Vladimir Poutine répugne qu’on lui marche sur les pieds. Quand l’Otan lui balance à la figue que l’Ukraine, pièce maîtresse de l’Empire soviétique perdu, appartient à sa zone d’influence, le président russe voit rouge. Devant lui se profile le dessein du rouleau compresseur américain dont les ambitions expansionnistes visent à prendre en étau son pays, avec l’appui de l’armada de l’Alliance atlantique. En prévision d’une invasion imminente, il déploie 100,000 hommes aux frontières de l’Ukraine et rallie à sa défense la Biélorussie. Jeudi, Alexandre Loukachenko a menacé l’Union européenne de stopper les arrivées du gaz venu de Russie et transitant par son territoire.
Au vu des derniers développements, la diplomatie, sauf revirement de dernière minute, semble vouée à l’échec. Navires de guerre et aviation de combat, restent en alerte maximale en Europe comme aux États - Unis, ces dernières 24 heures !
A Genève, lundi 20 janvier, le tête à tête des chefs de la diplomatie, Blinken - Lavrov, s’est clos par un « engagement écrit » que les Américains auraient donné aux Russes pour répondre à leurs préoccupations dès la semaine prochaine. Moscou s’efforce d’empêcher à tout prix tout élargissement de l’Otan en Ukraine, exigeant le retrait des troupes étrangères de l’Otan dans d’autres pays de l’Est, en Bulgarie et Roumanie en particulier.
Requête irrecevable, pour Washington qui réclame la même chose pour l’Ukraine. Sur le terrain, les belligérants se préparent d’ores et déjà à une réelle escalade. La déclaration optimiste, hier, du haut représentant de l’Otan pour les Affaires étrangère, Joseph Borrell, n’a pas changé la donne : « Je ne pense pas qu’il faille dramatiser, dans la mesure où les négociations se poursuivent ».
Mais le branle-bas émanant des chancelleries, de la mer baltique et à la frontière entre la Russie et l’Ukraine, laisse craindre le pire. La preuve, ce lundi, dans la perspective de renforcer sa défense en Europe, l’Alliance de l’Atlantique nord a renforcé ses activités en Europe de l’Est. Qualifiant la démarche de « prématurée », les autorités ukrainiennes assistent à l’évacuation des personnels des ambassades des Etats-Unis, de l’Australie et du Royaume-Uni, dont le Premier ministre, Boris Johnson martelait : « Une invasion de l’Ukraine par la Russie, serait à la fois désastreuse, douloureuse, violente et sanglante ».
Plus circonspecte, l’Europe qui reste tributaire de la Russie en matière énergétique, a opté pour un soutien financier vers l’Ukraine. L’Allemagne et la France déblaient la voie du dialogue. Appelé à assurer la présidence du Conseil de l’Union européenne, Emmanuel Macron proposera, dans les prochains jours, à son homologue Vladimir Poutine « un chemin de désescalade » dans la crise ukrainienne : « Nous sommes préoccupés, nous sommes aussi attentifs à ne pas créer d’ambiguïté, de volatilité supplémentaire » a fait savoir le Président français, à l’initiative de la réunion de ce mercredi qui réunira à Paris, la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine.
Une opportunité pour Macron d’insuffler une nouvelle dynamique à l’égard de Moscou qui n’y a pas été de main morte pour reléguer l’Europe au second rang, suite à des manœuvres absconses et déconvenues géopolitiques cuisantes.
Sans la Russie, l’Europe ne serait qu’un espace dévitalisé !
La hausse des prix du carburant a généré de vives tensions chez les Français (es). Ce n’est pas le moment de se mettre à dos Vladimir Poutine. L’Allemagne qui défend ses intérêts - grand bien lui fasse – joue sur les deux fronts : Intérêts économiques avec la Russie, en tant que géant gazier, défense stratégique commune avec l’Otan.
L’homme fort du Kremlin est persuadé que l’Europe mangera dans sa main.
Le projet Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, via un tube de 1230 kilomètres sous la mer Baltique, est l’illustration parfaite de l’influence de Moscou. D’une capacité de 55 milliards de m3 de gaz par an, il emprunte le même parcours que son jumeau Nord Stream 1. Ce doublement d’acheminement va augmenter les possibilités de livraison de Gaz russe à l’Europe à un moment où la production au sein de UE accuse une baisse sensible. L’Union européenne est plus que jamais tributaire du gaz russe. Un tiers du gaz consommé dans l’UE, est produit par la Russie.
On comprend pourquoi Poutine reste droit dans ses bottes !
O.H
Un message, un commentaire ?