« Les méthodes de suivi de performance de la loi 20 encouragent les pratiques de type productiviste au détriment de la qualité. Les médecins qui en bénéficient le plus sont ceux qui voient leurs patients pour des consultations rapides. Nous connaissons les conséquences engendrées par cette médecine accélérée : la surprescription de médicaments, les tests et consultations inutiles, les diagnostics bâclés ou l’abandon du suivi des cas les plus complexes », explique Amir Khadir.
Québec solidaire avait déjà souligné que les cibles fixées par le ministre sont l’arbre qui cache la forêt. Elles seraient entièrement atteintes que cela ne garantirait ni un véritable accès aux soins ni la qualité des soins.
« Le ministre Barrette a choisi l’approche bureaucratique avec les ententes et les cibles qu’il a fixées. Il croit que les patients québécois seront impressionnés par ses beaux tableaux statistiques. C’est de la poudre aux yeux ! Je suis convaincu que les cibles seront atteintes parce que les médecins modifieront leur comportement pour obtenir de bonnes statistiques et s’assurer de ne pas se voir couper leurs honoraires. Cela ne signifie pas que les patients y gagneront, bien au contraire », rappelle M. Khadir qui est lui-même un médecin spécialiste.
De plus, la réforme Barrette ne s’attaque nullement à l’érosion de la gratuité des soins de santé au Québec. La population, qui paye déjà pour une foule de services de santé qui devraient être couverts, se tourne de plus en plus vers les cliniques commerciales dont le gouvernement encourage la prolifération.
« Depuis 20 ans, les gouvernements successifs démantèlent lentement mais sûrement le système de santé, en particulier en première ligne. Le système manque de professionnels de la santé, de personnel administratif et infirmier, mais surtout, il est privé d’une approche interdisciplinaire basée sur la prévention. Le ministre Barrette devrait dépenser son argent au bon endroit plutôt que d’enrichir les médecins comme nous de façon éhontée », conclut Amir Khadir.