Tel est l’un des nombreux commentaires recueillis par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de Laurentides-Lanaudière (SPPÉLL-CSQ) dans le cadre d’une enquête menée auprès de leurs membres des centres de services scolaires des Samares, de la Rivière-du-Nord, des Laurentides et Pierre-Neveu.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, et la présidente du SPPÉLL-CSQ, Ghislaine Filion, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation des Laurentides-Lanaudière. La situation est à ce point difficile que 31 % des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, la moitié préférerait occuper un emploi similaire dans le secteur privé.
Parmi les raisons invoquées par celles et ceux qui souhaitent quitter leur emploi, 59 % identifient la lourdeur de la tâche comme motif et 49 %, le manque de reconnaissance.
Une tâche beaucoup trop lourde
La présidente du SPPÉLL-CSQ, Ghislaine Filion, ajoute que de nombreuses professionnelles et de nombreux professionnels croulent sous le poids d’une charge beaucoup trop lourde, obligés souvent de faire des tâches qui ne sont pas sous leur responsabilité, pendant qu’ils sont incapables de répondre aux besoins de nombreux élèves.
Ainsi, 75 % des répondantes et répondants déplorent pouvoir aider uniquement les élèves dont les cas sont les plus urgents, 77 % n’ont tout simplement pas le temps de faire le nombre de suivis requis, alors que 61 % reconnaissent qu’il leur est impossible de faire de la prévention. Autres données significatives : 66 % des personnes interrogées mentionnent qu’il y a un manque de ressources dans leur corps d’emploi alors que 71 % l’expliquent par l’incapacité à combler les postes.
Des lacunes généralisées
« Le manque de ressources, les départs à la retraite ou pour maladie non remplacés, le trop grand nombre d’écoles à desservir pour une même personne, des locaux inadéquats, le sentiment d’être isolés, des salaires insuffisants, l’obligation de laisser pour compte des élèves qui auraient avantage à bénéficier d’aide professionnelle, les trop nombreuses tâches connexes à assumer, voilà autant d’éléments qui résument assez bien un portrait global des conditions de travail de la majorité des professionnelles et professionnels à l’emploi des centres de services scolaires de la région des Laurentides-Lanaudière », explique Ghislaine Filion.
Une situation semblable partout au Québec
Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue dans la région des Laurentides-Lanaudière est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec. « Notre sondage, qui a reçu plus de 3 000 réponses, indique qu’un pourcentage élevé de nos membres songe à quitter son emploi, pourcentage qui varie entre 23,5 % et 51,2 % selon les corps d’emploi. Les raisons invoquées, par ordre d’importance, sont la lourdeur du travail (63 %), le manque de reconnaissance (49 %) et le salaire (41 %). C’est dire à quel point la situation est sérieuse », de commenter Jacques Landry.
À noter que, parmi ceux qui envisagent de quitter leur emploi, la moitié d’entre eux souhaiteraient aller occuper un emploi semblable au privé où ils bénéficieraient de meilleurs salaires et conditions de travail.
Des faits saillants qui interpellent
Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :
– 78 % des répondants affirment que seuls les élèves ayant un problème jugé urgent ont accès à un service ;
– 73 % ont identifié une impossibilité de faire le nombre de suivis qu’ils considèrent requis ;
– 66 % mentionnent l’impossibilité de faire des interventions préventives ;
– 56 % ont identifié le manque de ressources dans leur corps d’emploi comme première raison de la surcharge de travail.
Une négociation importante
En terminant, Jacques Landry presse le gouvernement du Québec de profiter de la négociation en cours pour discuter sérieusement avec les porte-parole de la FPPE-CSQ afin d’identifier des mesures concrètes, notamment pour régler les problèmes urgents de manque de ressources professionnelles. « Actuellement, les discussions, aux tables de négociation, piétinent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer », conclut le président de la FPPE-CSQ.
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