27 septembre 2023 | tiré de Courrier international | Photo : Sur une plateforme pétrolière de l’industriel brésilien Petrobras, au large de Rio de Janeiro, en 2018. PHOTO PILAR OLIVARES/REUTERS
https://www.courrierinternational.com/article/enquete-les-banques-europeennes-ont-permis-au-secteur-de-l-energie-fossile-de-lever-1-000-milliards-d-euros
En dépit de leurs engagements en faveur du climat, les plus grands établissements bancaires européens continuent de soutenir les énergies fossiles, affirme une enquête internationale. “Les banques, y compris certains des plus grands prêteurs européens, ont aidé les entreprises de combustibles fossiles à lever plus de 1 000 milliards d’euros sur les marchés obligataires mondiaux depuis [l’entrée en vigueur de] l’accord de Paris sur le climat” en 2016,résume The Guardian, l’un des médias porteurs de l’investigation.
La Deutsche Bank, HSBC, Barclays, le Crédit agricole et BNP Paribas “ont continué à profiter de l’expansion du pétrole, du gaz et du charbon en soutenant la vente d’obligations liées aux combustibles fossiles”. Chacune de ces banques a aidé les entreprises du secteur à lever plus de 295 milliards d’euros en obligations, selon les conclusions de l’enquête Fossil Finance, menée par les plateformes de journalisme d’investigation néerlandaises Investico et Follow the Money et neuf médias européens.
Moins de prêts, plus d’obligations
Cet appui persiste alors même que les banques subissent une “pression croissante pour limiter leur soutien financier” aux industries du pétrole et du gaz, parmi les plus grosses émettrices de gaz à effet de serre, rappelle le quotidien britannique.
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Les émissions d’obligations permettent aux entreprises de lever des fonds. Les banques, qui servent d’intermédiaires en gérant la souscription et la vente, ou qui conseillent les entreprises émettrices, perçoivent des commissions.
Petrobras et Rosneft
L’enquête a examiné 1 700 emprunts obligataires. En se limitant aux seuls titres émis par des entreprises énergétiques ayant “annoncé publiquement des objectifs de croissance de leur production de combustibles fossiles” depuis 2016, date de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, le montant total dépasse 1 000 milliards d’euros. “Parmi les plus gros emprunteurs figurent la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras et l’entreprise publique russe Rosneft”, indique le journal de Londres.
Pour financer ce développement, les banques sont progressivement passées des prêts classiques à des formes plus discrètes de soutien, constate l’enquête. Selon les défenseurs du climat, “les marchés obligataires mondiaux se sont imposés aux gros pollueurs comme un moyen détourné de financer leurs projets, puisqu’il leur est de plus en plus difficile d’obtenir des financements bancaires directs”.
La Deutsche Bank, qui, à elle seule, aurait permis au secteur des énergies fossiles de lever 432 milliards d’euros sous forme d’obligations, s’est pourtant engagée à “réduire ses ‘émissions [de gaz à effet de serre] financées’ pour les secteurs du pétrole et du gaz de 23 % d’ici à 2030 et de 90 % d’ici à 2050”, tandis que le Crédit agricole promet de les ramener “à zéro d’ici à 2050”.
Courrier international
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