Édition du 17 décembre 2024

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En 2018, les élections de mi-mandat dévoilent la démocratie américaine en crise

Le jour de l’élection de mi-mandat approche. Partout il y a des signes que la démocratie américaine est en péril. Quatre semaines avant cette journée, les autorités de la Georgie ont gelé 53,000 inscriptions sur la liste électorale dont 70% d’Afro-américains.es selon les évaluations, en utilisant le programme controversé « exactitude absolue » (entre les données à l’inscription et les données civiques de la personne) pour vérifier (la validité des listes).

John Nichols. The Nation, 24 octobre 2018
Traduction, Alexandra Cyr

Au Dakota du Nord, la loi interdit de vote les personnes qui n’ont pas d’adresse sur leur carte d’identité. Or, des milliers d’Amérindiens.nes dans cet État, vivent dans les réserves où il n’y a pas d’adresse. À Dodge City, où vit une majorité de Latinos.as d’environ 27,000 personnes, on a appris que le bureau de vote a été déplacé hors des limites de la ville dans un secteur qui se trouve à au moins un mille du premier arrêt de bus. Johnney Dunlap déplore : « C’est choquant. Nous n’avons qu’un seul bureau de vote. Mais, ce n’est que la surface du problème ». Il est un des leaders démocrates au Kansas où les militants.es organisent la lutte pour gagner une élection très serrée au poste de gouverneur de l’État.

M. Dunlap a raison quand il parle d’une large attaque contre les droits de vote. Mais il n’obtiendra pas beaucoup de bienveillance de la part de la personne chargée de superviser le processus électoral dans cet État, soit son secrétaire Kris Kobach qui est justement le candidat républicain au poste de gouverneur. En Georgie, le secrétaire d’État qui a suspendu des inscriptions sur la liste électorale, est aussi le candidat républicain au poste de gouverneur. Au Dakota du Nord, la candidate au Sénat (à Washington), Mme Heitkamp a gagné son élection par une très faible marge en 2012 avec un important soutien de la part des électeurs.trices amérindiens.nes. Cette année, les Républicains ayant modifié la loi, les Amérindiens.nes vont être discriminés alors que Mme Heitkamp est candidate à son poste.i

Alors que la campagne électorale de 2018 s’achève et que celle de la présidentielle de 2020 va bientôt commencer, les responsables politiques de tous les partis doivent se battre contre ce type de pratique. En 1980, un stratège conservateur déclarait : « Je ne veux pas que tout le monde vote. Ce n’est pas une majorité de gens qui gagnent les élections. Ça n’a jamais été le cas depuis les débuts du pays et c’est encore comme cela aujourd’hui. En fait, notre performance électorale tout naturellement augmente alors que le vote populaire diminue ».

Aujourd’hui, cette mentalité de gangster, qu’elle soit affichée clairement ou distillée par les mensonges de D. Trump à propos des « votes illégaux », a pénétré dans notre réalité politique grâce aux autorités républicaines qui rédigent et appliquent les règles de la suppression d’électeurs.trices des listes électorales. Le Centre Brennan pour la justice a décrit ce travail comme « une augmentation de la variété des menaces au droit de vote » non accidentelle. C’est une attaque antidémocratique à laquelle une réponse politique et programmatique doit être donnée.

Notre pays a besoin de plus de Secrétaires d’État comme Steve Simon au Minnesota et Alex Padilla en Californie. Ils se sont concentrés sur les enjeux de cyber sécurité et ont travaillé à rendre plus facile le vote de l’électorat en règle. Ils ont condamné les efforts néfastes de Secrétaires comme M. Kobach pour limiter le nombre d’inscrits.es sur les listes électorales. En plus, les Secrétaires des deux Partis devraient établir des règles claires de leur retrait (des opérations de surveillance des élections) pour qu’on soit sûrs.es qu’aucun avantage ne leur adviendra ainsi qu’à leurs alliés.es à cause de leur position.

Les gouverneurs démocrates doivent suivre l’exemple de la gouverneure de l’Oregon, Mme Kate Brown, qui a approuvé l’enregistrement automatique des électeurs.trices après son arrivée en poste. Les Démocrates des législatures des États doivent faire la promotion d’une forte participation au recensement de 2020 et ensuite se servir des résultats pour mettre fin au remaniement des limites des districts électoraux une bonne fois pour toutes.

Au Congrès, les Démocrates doivent travailler avec les quelques Républicains.es moins à cheval sur la partisanerie pour remettre en fonction la Loi sur le droit de vote et mettre en application la proposition du représentant Mark Pocan pour sécuriser les infrastructures électorales face aux cybermenaces. Les Démocrates qui feront campagne en 2020 doivent s’activer en ce sens avec un programme de renouvellement de la démocratie suffisamment solide pour passer à travers les crises. Ce n’est pas le temps d’être précautionneux.ses. Les tribunaux nous ont trahis. Ce programme doit être audacieux et permettre les amendements constitutionnels nécessaires pour défaire l’arrêt « Citizens Unitedii, éliminer le Collège électoral et, finalement, déclarer que tout Américain.e a le droit de vote et que son vote sera compté.

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