Devant l’ampleur de la question des soins à domicile, un investissement de 69 millions $ est forcément décevant. Trop peu pour répondre aux besoins grandissants des usagers, en quantité et en complexité, pas assez pour que les professionnelles en soins reprennent leur souffle sur le terrain. On nous a fait le coup l’an dernier, avec une annonce de 60 millions $ : avons-nous observé de grands changements positifs depuis ?
Le ministre a aussi « révélé » dans le cadre de ce Forum son intention de doubler la proportion de patients en fin de vie qui peuvent décéder à la maison. Une autre annonce recyclée puisque cet objectif a été établi en novembre 2015, lors du lancement du Plan de développement des soins palliatifs et de fin de vie. On a besoin de plus que du réchauffé sur le front des soins à domicile.
Avec leur valse de chiffres, les diverses réactions à cette annonce illustrent aussi la complexité entourant ce dossier. Y a-t-il plus ou moins de soins à domicile dispensés, plus ou moins d’argent octroyé, plus ou moins de patients qui reçoivent ces soins ? Un portrait clair demande du recul, et c’est ce que notre fiche sur les soins à domicile propose, tout en démontrant qu’il y a une diminution du budget dédié aux soins à domicile pour l’exercice 2015-2016.
Le 15 mai, je participais à un panel du colloque sur l’austérité et les personnes âgées : on y a encore souligné que le Québec pouvait faire face au vieillissement de la population, en investissant plus et rapidement, notamment en soins à domicile. Décideurs, chercheurs, médecins et professionnelles en soins s’entendent à ce sujet. Tant le Budget 2017-2018 que le Forum sur les meilleures pratiques en soutien à domicile s’ajoutent aux occasions ratées pour envoyer un signal fort et courageux et vraiment faire avancer cette question. Pour réaliser un vrai virage vers les soins à domicile, il faudra plus que mettre le clignotant…
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