Édition du 17 décembre 2024

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Amérique centrale et du sud

Deuxième producteur mondial, le Chili va nationaliser son lithium

Le président de gauche, Gabriel Boric, a annoncé jeudi 20 avril la création de l’Entreprise nationale du lithium, détenue par l’État, avec toutefois la participation minoritaire d’entreprises privées, pour l’exploitation de l’“or blanc”. Le projet devra passer par le Congrès, où sa coalition n’a pas de majorité.

Tiré de Courrier international.

“Notre défi est que notre pays devienne le premier producteur mondial de lithium, pour augmenter sa richesse en la distribuant de façon équitable”, a annoncé jeudi 20 avril, repris notamment par le quotidien La Tercera, le jeune président chilien de gauche, Gabriel Boric.

L’“or blanc” est de plus en plus recherché, entre autres, pour la production de batteries pour les voitures électriques. Avec 39 000 tonnes produites en 2022, selon les données de l’Institut d’études géologiques des États-Unis, le Chili s’impose comme le deuxième producteur mondial – loin derrière l’Australie et ses 61 000 tonnes.

  • “Les ressources minières entre les mains de quelques-uns, c’est fini. Nous devons être capables de répartir les bénéfices entre tous les Chiliens.”

Moyennant quoi, le chef de l’État a annoncé la création de l’Entreprise nationale du lithium au second semestre 2023. L’an dernier, les ventes de lithium ont augmenté de 777 % pour atteindre plus de 7,7 milliards de dollars (7 milliards d’euros). Et les réserves connues seraient parmi les plus importantes du monde, notamment dans le désert d’Atacama, dans le nord du pays.

“Diversifier le marché”

Mais actuellement la production dépend de deux entreprises privées, la chilienne SQM et l’américaine Albemarle, dont les concessions courent jusqu’en 2030 et 2043. Le projet de Gabriel Boric n’est pas d’exproprier ces entreprises :

  • “Nous sommes un pays sérieux et digne de confiance, nous continuerons à respecter les contrats en cours.”

Le président a cependant tendu la main à l’entrée de l’État dans ces entreprises, à travers des partenariats publics-privés.

De plus, en attendant la création de la nouvelle entreprise d’État, signale El Diario Financiero, le gouvernement “espère diversifier le marché en permettant l’entrée de nouveaux acteurs. […] Ces derniers mois, plusieurs entreprises se sont montrées intéressées, même si le modèle exact des associations [avec l’État] n’est pas encore défini.”

La future Entreprise nationale du lithium sera à 100 % détenue par l’État mais autorisera également l’entrée du secteur privé dans l’exploitation, jusqu’à un maximum de 49,9 %. Reste que Gabriel Boric aura besoin d’une majorité qualifiée de quatre septièmes au Congrès pour la création de cette nouvelle entreprise. Une majorité dont il ne dispose pas pour l’instant – même s’il pourrait trouver des alliés.

Début mars, le Congrès avait bloqué une importante réforme fiscale qui devait permettre une augmentation des retraites. “Le gouvernement est conscient que la création d’une d’entreprise d’État ne sera pas simple”, conclut El Diario Financiero.

Courrier international

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