Édition du 12 novembre 2024

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Environnement

Des tests moins exigeants pour le pipeline 9B d’Enbridge ?

L’Office national de l’énergie (ONÉ) a abaissé les standards des tests de résistance du pipeline 9B d’Enbridge, selon des écologistes.

Dans un communiqué de presse publié mardi, le regroupement Les Citoyens au courant clame que « dans une nouvelle ordonnance datée du 24 juillet 2015 et déposée sans aucune annonce sur son site internet le 27 juillet, l’ONÉ recule unilatéralement sur les standards qu’il avait imposés dans la réalisation des tests hydrostatiques, se rendant ainsi aux demandes formulées par Enbridge ».
Ces tests hydrostatiques qui doivent débuter samedi, selon radio-Canada, consistent à injecter de l’eau à haute pression pour notamment déceler l’existence de microfissures. Ces tests ont été obtenus de haute lutte par les municipalités limitrophes, des citoyens et des écologistes. La Société Enbridge s’y était longuement opposée, mais depuis juin, l’organisme fédéral les exige avant de pouvoir donner son aval au projet d’inversion du flux dans cet oléoduc vieux de 40 ans.

Après l’analyse de la nouvelle ordonnance modifiée à 125%, le groupe Les Citoyens au courant a déterminé que la pression atteinte au plus au point sera de près de 8% inférieure à la pression prévue intialement. « Comment l’ONÉ peut-il, en 48 heures, modifier un élément fondamental d’une décision qu’il a mis plusieurs mois à préparer ? » se questionne Lorraine Caron, porte-parole de l’organisme.
Les Citoyens au courant a fait appel à L’expertise de Richard Kuprewicz, président de la firme Accufacts. Selon lui, « cette modification [de la méthode] du test se calque sur l’approche désolante qui a cours aux États-Unis en ce qui concerne le test hydrostatique et avec laquelle plusieurs ruptures se sont produites ».
Jean-Denis Charlesbois, directeur à l’ONÉ affirme le contraire. S’il confirme que le degré de pression exigé n’est plus le même, « un tel changement ne se compare pas en terme de plus exigeant ou moins exigeant », répond t-il. Selon lui, les exigences de l’ONÉ seront suffisantes pour savoir si le pipeline est sécuritaire.

Citoyens et écologistes reprochent aussi à l’ONÉ de n’avoir ordonné ces tests que sur trois tronçons de 10km (deux en Ontario et un dans le secteur de Mirabel au Québec), alors que le tracé traverse plusieurs cours d’eau critiques pour l’alimentation en eau potable des centaines de milliers de citoyens.
« L’ONÉ répond-t-elle au doigt et à l’œil à Enbridge ? » se questionne Patrick Bonin de Greenpeace Canada. Ce dernier appelle les municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal à faire pression sur l’ONÉ.

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