Des jugulaires de ma mémoire
saignent goutte à goutte
des souvenirs de nous,
drapés dans l’interligne d’un texte
qui ne s’élance plus,
mourant,
comme ta Gitane,
lacéré d’asphalte.
Et pourtant nos pas
divergent,
portant en leur sein
une déflagration profonde,
fuyant
nos mémoires éclatées.
Nos âmes poreuses
oublieront-elles, oublieront-elles
que nos auras de de courage
grouillent de petites lâchetés ?
Je sens que,
ni nos corps mis en exergues,
ni nos écritures mosaïques,
ni leur mentalité de greffier,
ne me feront renier
ton giron décharné
et ton flanc gracile
à marée basse.
Manon Ann Blanchard
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