« Le dévouement des éducatrices, leur amour des enfants, leur passion pour leur métier ne doit pas servir de prétexte pour ne pas les payer correctement. Elles aiment ce qu’elles font, c’est génial. Mais elles sont en droit d’être payées à la hauteur des responsabilités qu’elles assument. Ce sont les techniciennes du collégial les moins bien rémunérées et elles veillent sur ce que nous avons de plus précieux, nos enfants », clament Sonia Charette et Dany Maltais, respectivement représentants syndicaux en Abitibi et sur la Côte-Nord.
Les éducatrices détiennent un diplôme collégial en éducation à la petite enfance. Elles sont moins payées que la plupart des techniciens et techniciennes diplômés du collégial et souvent moins que les responsables de services de garde en milieu scolaire, pour qui on n’exige qu’un diplôme professionnel du secondaire.
« Elle est finie l’époque des gardiennes d’enfants. Nous appliquons un programme éducatif, nous contribuons au bien-être et au développement des poupons et enfants qui nous sont confiés, et même souvent au dépistage précoce de certaines difficultés. Notre travail doit être reconnu. Or, de convention en convention depuis une dizaines d’années, nous reculons dans nos conditions de travail au lieu d’avancer. Nos membres ont choisi de mettre leur pied à terre en déclenchant cette grève, par un vote à l’unanimité », souligne la présidente de l’unité Au jardin de Pierrot (Rouyn-Noranda), Manon Leclerc, membre de la section locale 9291 des Métallos.
À Port-Cartier, la présidente de l’unité syndicale représentant les travailleuses du CPE Touchatouille, Patsy Ouellet, souligne elle aussi la détermination de ses membres, qui ont elles aussi voté à l’unanimité pour le déclenchement de cette grève illimitée : « On a envie de reprendre le slogan des grévistes d’ArcelorMittal : La richesse d’ici pour l’économie d’ici ! Nous prenons soin de notre plus grande richesse, dans une région où le coût de la vie est poussé vers le haut par les minières. Payer correctement les éducatrices, c’est juste normal. Cela aussi, ça revient dans l’économie d’ici. »
En cœur, Manon Leclerc et Patsy Ouellet lancent ce message aux parents des deux CPE : « On sait que la vie sera plus compliquée dans les prochaines semaines. On vous remercie à l’avance pour votre débrouillardise et votre solidarité. Nous avons hâte de retrouver les petits, le sourire aux lèvres et la tête haute. »
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