"D’abord, Nicolas Marceau trahit les faits en insinuant durant la période de questions à l’Assemblée nationale que Québec solidaire appuyait les conditions imposées par le fédéral pour les transferts en santé. C’est faux. Mais je comprends pourquoi le PQ fait de la désinformation : les héritiers de Lucien Bouchard n’ont pas beaucoup de crédibilité pour dénoncer les coupures massives de Gaétan Barrette en santé. L’opposition officielle qui est à l’origine des premières grandes compressions dans le financement des besoins en santé, préfère chercher des tares imaginaires à Québec solidaire et se cacher derrière la revendication historique légitime du Québec sur les transferts fédéraux pour noyer le fiasco financier des politiques du PQ en matière de santé depuis 20 ans : leur opposition à l’assurance médicament universel, leur abandon des CLSC au profit des GMF qui sont une création du PQ et servent de base à la privatisation du système par le PLQ, l’introduction de la sous-traitance et des agences de placements privés sans oublier le système de protection des brevets pharmaceutiques qui a englouti des milliards de dollars d’argent public entre 1998 et 2012 en faisant du Québec un des endroits au monde où les médicaments sont le plus cher ! » suggère Amir Khadir.
Québec solidaire rappelle qu’à de nombreuses reprises ses député.es se sont prononcés contre la conditionnalité imposée par Ottawa sur les transferts en santé. Pas plus loin que le 29 septembre dernier, nous avons appuyé une motion présentée en chambre par la Coalition avenir Québec dénonçant « l’intention du fédéral de réduire la hausse des transferts fédéraux en santé » et rappelant à Ottawa et au gouvernement québécois que « la santé est une compétence des provinces ». Encore aujourd’hui, Manon Massé était conjointe sur une motion similaire présentée par le PQ et battue par les député.es libéraux.
« Plutôt que de diffamer d’autres partis, le PQ devrait s’employer à rétablir sa piètre crédibilité en s’engageant à restaurer le financement du système de santé public qui souffre de 20 ans de sous-financement et à mettre fin à sa privatisation sournoise. Car si le principal problème du système de santé québécois aujourd’hui s’appelle Gaétan Barrette, la troublante vérité est que le PQ au pouvoir, comme dans l’opposition a contribué largement au sous-financement, au démantèlement graduel du réseau public et à sa privatisation sournoise. Concernant le financement actuel, il faut comprendre que le ministre Barrette a failli faire perdre au Québec des dizaines de millions $ en tentant de légaliser les frais accessoires dans les cliniques médicales, ce qui lui a valu les critiques des nombreux groupes de défense des patients et de la ministre fédérale de la Santé qui l’ont forcé à reculer. C’est ce que je dénonçais dans une entrevue avec La Presse Canadienne cette fin de semaine. De plus, nonobstant la négociation sur les transferts fédéraux, il ne faut pas oublier que le gouvernement Couillard dépense très mal ses fonds dans le réseau de la santé en donnant trop d’argent aux médecins et aux cliniques privées. Les transferts fédéraux doivent être maintenus au niveau des besoins du Québec. Mais l’argent doit être dépensé au bénéfice de la population et du réseau public et non pas des affairistes qui s’emploient avec la complicité des gouvernements successifs à faire de la maladie une source de commerce et de profit. M. Marceau a-t-il intérêt à dévier l’attention du fond du problème ? » demande M. Khadir.