« Il y a une multitude de sites similaires au Chemin Roxham séparés par quelques kilomètres les uns des autres le long de la frontière du Québec et des États-Unis. En plus d’envoyer un message de soutien aux réfugié.es et aux migrant.es qui traversent irrégulièrement à partir des États-Unis, cette action visait à encourager les gens qui vivent dans la région à les supporter activement - à ouvrir leurs esprits et leurs coeurs, et, dans un sens très littéral, à Ouvrir les Frontières. » a dit Javiera Araya de Solidarité Sans Frontières.
« Les panneaux attirent l’attention sur la raison pour laquelle les gens traversent de cette façon : la soi-disant Entente sur les tiers pays sûrs, qui empêche les migrant.es d’appliquer pour le statut de réfugié.e s’ils vont à un poste régulier. Il y a aussi la question de la légitimité de la frontière et de l’État canadien, établit par les pouvoirs coloniaux européens pour consolider le contrôle sur des terres volées et des ressources. » a ajouté Amelia Orellana, du Comité pour les droits humains en Amérique latine.
Cette action marque la fin de la « Caravane de Bienvenue aux Réfugié.s » qui a été sur la route du 29 juin au 1er juillet, voyageant le long de la frontière entre le Canada et les États-Unis de Coaticook à Huntington, en passant par Sutton et Hemmingford pour enraciner le soutien envers les migrant.es dans la région de la frontière. Dans des évènements publics tels que l’exposition de voitures antiques à Venise-en-Québec et un marché public à Frelighsburg, des stationnements de centres d’achats et des centre-villes, la caravane a attiré l’attention avec une procession musicale, de la jonglerie et des numéros de feu, tout en passant son message à l’aide d’affiches, de tracts, de discours et de théâtre de rue. Sur trois jours, plus de 60 personnes - de Montréal et de la région - ont participé dans la caravane de 10 voitures, qui a passé les deux nuits dans une église et dans une ferme.
« Nous avons été enchanté.es de découvrir que la vaste majorité des gens auxquels nous avons parlé supportaient notre message. Nous avons aussi rencontré ceux qui étaient aveuglés par le racisme et croyaient la propagande alarmiste de l’extrême-droite et des politicien.nes populistes. Les participant.es de la caravane ont saisi l’opportunité d’échanger avec ces personnes dans l’espoir de déplacer leur perspective vers le point de vue des opprimé.es. » a dit Araya.
Malgré l’attention publique actuelle portée à la violence du système d’immigration américain, le Canada continue à fermer ses frontières aux migrant.es arrivant des États-Unis comme réfugié.es. Quand les gens parviennent à traverser irrégulièrement, le système canadien de traitement des réfugié.es est la prochaine barrière à laquelle ils font face : moins de 50% des gens dont les dossiers ont été entendus (en date de mars 2018) ont été acceptés. Celles et ceux qui ont été rejetés seront déportés ou contraintes à la précarité comme migrant.es sans statut.
« Il n’est pas surprenant que le Canada continue à collaborer avec l’administration Trump, malgré l’indignation publique contre les politiques de Trump, étant donné que le Canada pratique plusieurs des mêmes abus : séparer les familles, détenir les enfants, etc. » a ajouté Araya.
« Nous rejetons l’approche du cas-par-cas et appelons à un statut pour tout le monde qui traverse la frontière. Même si le Canada n’est certainement pas le paradis, les gens viennent parce qu’ils pensent que c’est la meilleure option pour eux. Personne ne devrait avoir à vivre le stress, la précarité et l’humiliation d’essayer de prouver qu’ils sont un réfugié, et la raison pour laquelle ils méritent de rester ici. Personne ne devrait être menacé de déportation. Personne ne devrait se voir retirer son statut et être forcé à vivre dans l’ombre, proie à l’exploitation et craignant d’être découvert. » a dit Safa Chebbi, une participante à la caravane.
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#NoCrossingisIllegal
#Statusforall
Source :
Solidarité sans frontières
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