Tiré du site Les Nouvelles News.
« C’est un cauchemar ». Ce vendredi 20 janvier, Lisa Aidan évitera tout contact avec la télévision. Cette Américaine vivant en France depuis trois décennies ne veut pas voir Donald Trump devenir officiellement le 45ème président des États-Unis
En novembre dernier, juste avant l’élection présidentielle, Lisa Aidan était l’une des cofondatrices de l’antenne française de Pantsuit Nation, un mouvement de soutien à Hillary Clinton. Samedi 21 février à Paris, elle participera, comme des centaines de milliers de personnes dans le monde, à la Women’s March, « Marche des Femmes ». Le principal rassemblement se déroulera à Washington, la capitale des États-Unis, mais le site de la Women’s March recense plus de 600 « marches sœurs » partout dans le monde, pour un nombre de participant.e.s estimé à près d’un million et demi.
« Les droits des femmes sont des droits humains »
L’idée de cette marche des femmes est née aussitôt après l’élection de Donald Trump, pour donner de la voix face aux menaces qu’incarne ce président haineux et misogyne. Dès l’origine elle portait un caractère inclusif. Il s’agit d’envoyer le message que « les droits des femmes sont des droits humains » tout autant que « défendre les plus marginalisé.e.s d’entre nous, c’est défendre chacun.e d’entre nous ».
Dans sa déclaration de principes publiée le 12 janvier, la Marche de Washington se place dans le sillage des nombreuses mobilisations pour les droits humains, des Suffragistes à Black Lives Matter en passant par le mouvement des Droits civiques ou Occupy Wall Street.
La France n’est pas en reste, avec des marches ou rassemblements prévus dans plusieurs villes. « Nous marcherons le 21 janvier pour témoigner notre solidarité avec la Women’s March on Washington, car défendre les droits des femmes aux États-Unis, c’est défendre les droits des femmes en France et dans le monde entier », lance le collectif organisateur de la Women’s March de Paris, qui rassemble plus d’une trentaine d’associations, syndicats ou partis de gauche. « Nous marcherons contre les incitations à la haine, les attitudes discriminatoires, les messages et actions réactionnaires. Cette marche se veut ouverte à toutes et tous ».
Des mouvements féministes régulièrement actifs (notamment le CNDF, Collectif National pour les Droits des Femmes, et la CLEF, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes) et des groupes d’Américain.e.s expatrié.e.s, comme Pantsuit Nation France et Paris Against Trump, se sont réunis pour préparer la marche parisienne. « On a eu la volonté de faire cela ensemble : ça n’aurait pas signifié grand chose si c’était simplement une initiative française », relève Suzy Rojtman, du CNDF.
« Trump et ses idées sexistes, homophobes et xénophobes représentent un danger pour les États-Unis et pour le monde entier »
Lisa Aidan insiste aussi sur ce trait d’union. « Nous sommes pour la plupart des expatriées qui votent en France, très impliquées dans la société française, et notre but est de travailler localement, en France, avec d’autres groupes féministes. L’idée n’est pas simplement de dire qu’on est contre Trump. Il s’agit surtout de dénoncer la politique qu’il incarne, et qui ne doit pas s’imposer lors des élections qui arrivent ici », insiste la co-fondatrice de Pantsuit Nation France.
« Bien évidemment, la présidence de Trump aura de l’impact à l’international. Et son élection a déjà donné de la vigueur aux forces réactionnaires un peu partout dans le monde », avertit Suzy Rojtman. « Trump et ses idées sexistes, homophobes et xénophobes représentent un danger pour les États-Unis et pour le monde entier. Pour nous, cette marche ne marque pas une fin, mais au contraire un début », conclut Lisa Aidan.