Il reproche aux nationalistes québécois ce qu’ils sont trop souvent devenus : semblables à leurs anciens maîtres « anglais », tout en ressassant leurs luttes du passé. Il demande aux Québécois francophones de se tourner de bord, d’envisager l’avenir et de s’ouvrir aux immigrants pour mieux les intégrer :
[…]
imposez-nous votre langue
nous vous raconterons
la guerre, la torture et la misère
nous dirons notre trépas avec vos mots
pour que vous ne mouriez pas
et vous parlerons
avec notre verbe bâtard
et nos accents fêlés
du Cambodge et du Salvador
du Chili et de la Roumanie
de la Molise et du Péloponnèse
jusqu’à notre dernier regard
speak what
nous sommes cent peuples venus de loin
pour vous dire que vous n’êtes pas seuls
Et à relire les deux poèmes de Lalonde et Micone, tous deux d’une grande beauté, il est indéniable que celui de Marco Micone a le mieux vieilli.