Pour contrer les inégalités économiques sans cesse grandissante, les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé doivent se prémunir d’un projet de société afin de permettre aux générations futures de jouir de l’enrichissement collectif. À la F.T.Q, la campagne pour un régime d’assurance-médicaments est une solution à cet urgent besoin. Il est temps que les travailleuses syndiquées se l’approprient.
Saisir le Momentum
Au parlement, à Ottawa, une alliance est née entre le PLC et le NPD pour mettre en autre de l’avant l’idée d’un tel régime3. Il ne faut pas se faire d’illusion, ce n’est pas les douces larmes de Justin Trudeau qui va faire fléchir les compagnies pharmaceutiques. Dans un article publié par Le Devoir le 30 avril 2022, le chroniqueur Konrad Yakabuski affirme : « L’industrie pharmaceutique a plutôt chiffré son manque à gagner à plus de 20 milliards. Elle a soutenu qu’une telle réforme ferait fuir les nouveaux investissements de l’industrie au Canada et compromettrait le lancement au pays de nouveaux médicaments phares contre le cancer et les maladies rares4 ». Il ne serait pas étonnant que le gouvernement Trudeau recule sur ce dossier comme dans tant d’autres. Une pression populaire est nécessaire.
Diffuser la campagne sur les planchers de travail
Il est capital de faire comprendre aux membres que ce régime va permettre de faire des économies considérables et qu’ils seront mieux protéger contre d’éventuelles problèmes de santé. Ceux et celles qui dépendent le plus des médicaments sont les retraités. Après avoir contribué à la société grâce à leur dur labeur, il arrive à un certain âge, que la prise de médicaments s’avère de plus en plus nécessaire. N’est-il pas injuste que ces honnêtes travailleurs doivent s’endetter pour garantir leur santé après des décennies de dur travail ?
Notre syndicat a suffisamment de ressources pour connaître cet enjeu. À cet égard, la coalition Solidarité-Santé a mis disponible sur son site web un dépliant explicatif à propos du régime d’assurance-médicaments5. Il faut inviter les membres à participer aux différentes activités qu’engendrait une telle campagne. Démontrer l’engouement populaire d’une telle campagne auprès des dirigeants politiques est nécessaire si on croit sincèrement au bénéfice d’un tel régime pour la société québécoise.
Les négos de 2023 : une tribune
Une autre ronde de négociation du secteur public s’approche. Le mouvement syndical devrait saisir l’occasion pour mettre de l’avant cette revendication pour deux raisons. La première, c’est qu’il s’agit d’une revendication positive, le mouvement syndical ne sera pas sur la défensive, et en plus, il propose une solution. La seconde, c’est qu’elle ne favorise par que les membres, mais l’ensemble de la société québécoise. Cette tactique peut être favorable envers l’opinion public, désarçonnant l’argumentaire patronal stipulant que les syndicats ne militent que pour des intérêts corporatistes. Le SCFP a l’occasion de prouver que sa raison d’existence n’est pas que pour ses membres, mais pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec. Nous avons les moyens de mettre branle un mouvement populaire, il ne s’agit maintenant que de faire connaître nos idées.
Rémi Arsenault
SCFP 2881
Notes
1. Vaccins : Pfizer, BioNTech et Moderna engrangent plus de 1 000 $ de profits par seconde | JDM (journaldemontreal.com)
2.COVID-19 : pendant ce temps, l’équité salariale n’a pas été payée (journalmetro.com)
3.Le NPD pourrait aider les libéraux fédéraux à gouverner jusqu’en 2025 | Radio-Canada.ca
4.[Chronique de Konrad Yakabuski] Avaler la pilule de l’industrie pharmaceutique | Le Devoir
5Assurance médicaments : feuillet explicatif et appel à l’action • Coalition Solidarité Santé (cssante.com)
https://cssante.com/2022/05/03/assurance-medicaments-feuillet-explicatif-et-appel-a-laction/
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