Rappelons que la direction du CSSS Champlain─Charles-Le Moyne a imposé des compressions de 10,5 millions de dollars, qui se sont traduites par la coupure de 18 postes en réadaptation, en santé mentale, en pédopsychiatrie et en nutrition, entre autres. Le CSSS La Pommeraie a purement et simplement fermé les centres de jour de Cowansville, Farnham, Lac-Brome, Bedford et Sutton. Alors qu’au CSSS Haut-Richelieu─Rouville, les compressions atteignent 5,5 millions de dollars. Notons qu’une pétition citoyenne réclamant la réouverture des centres de jour a reçu l’appui de plus 1700 citoyens de la région.
« Les personnes âgées et les personnes les plus vulnérables sont les premières victimes de ces coupures, affirme la présidente de l’exécutif local du CSSS Champlain─Charles-Lemoyne pour l’APTS, Janel Etchie. La réduction des services a un effet direct sur les listes d’attente, qui débordent déjà. Est-il normal d’attendre 15 mois pour recevoir les services d’une ergothérapeute et jusqu’à deux ans pour des services psychosociaux ? La population de notre région mérite mieux. »
Pendant ce temps, la pression sur le personnel est chaque jour plus forte et a des conséquences directes sur les services. « Le non-remplacement du personnel vient dégrader davantage le climat qui règne sur le terrain. On ne peut pas toujours demander aux mêmes de faire plus avec moins, c’est inhumain et irréaliste », affirme quant à elle la présidente de l’exécutif local du CSSS Haut-Richelieu─Rouville pour l’APTS, Lyne Benoit.
Par ailleurs, le projet de loi 10 aura de graves conséquences pour la région et pour le Québec dans son entier. « Nous disons au ministre Barrette que son projet ultra-centralisateur et anti-démocratique éloignera les citoyens de la région de leurs points de services, affirme la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Les nouveaux CISSS en Montérégie couvriront chacun un immense territoire, pour une population totale de 1,4 million de personnes. Comment le ministre Barrette peut-il prétendre que cela n’aura aucun impact sur les services ? Cet énième brassage des structures est sans aucun doute la dernière chose dont le personnel et la population ont besoin à l’heure actuelle. On n’a même pas encore fini de subir les conséquences de la dernière vague de fusions d’établissements en 2004. »
Il n’y a aucune économie à réaliser en coupant à l’aveuglette. « Les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés. Le gouvernement retire à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile, de suivi en santé mentale. Or, les experts des systèmes de santé et les cliniciens s’accordent pour dire que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts. Une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera inévitablement par l’urgence, ce qui coûte beaucoup plus cher », de conclure Carolle Dubé.
Au cours des prochaines semaines, la campagne « Ils démolissent nos services, on résiste » s’arrêtera à Sept-Îles, entre autres.