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Contre-proposition de la FIPEQ-CSQ - Partie pour partir ou partie pour rester en CPE ? La FIPEQ-CSQ souhaite un règlement d'ici jeudi

QUÉBEC, le 24 oct. 2021 - La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a présenté ce matin à la partie patronale en centre de la petite enfance (CPE) une contre-proposition audépôt global que cette dernière a exposé vendredi dernier. La fédération fait passer ses demandes salariales de 21 % à 27 % à 13,6 % à 20,3 % sur trois ans selon le corps d’emploi.

Rappelons que lors de son dépôt, la présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, affirmait être prête à accorder 20,2 % sur trois ans aux éducatrices qualifiées. « Le mouvement que nous effectuons aujourd’hui vise à prendre acte de la proposition du gouvernement et à lui offrir des solutions concrètes pour freiner la pénurie de main-d’œuvre et attirer de nouvelles salariées », explique la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.

Campagne publicitaire

Au cours des prochains jours, la FIPEQ-CSQ lancera une campagne publicitaire afin d’illustrer la décision que le gouvernement devra prendre dans les circonstances. Alors que le Québec est plongé en année préélectorale pour la députation de l’Assemblée nationale et que les affiches d’élections municipales sont bien en vue, la fédération souligne dans un concept accrocheur que les intervenantes en petite enfance sont « Parti(e) pour partir » ou « Parti(e) pour rester ». La campagne se déploiera en affichage extérieur et sur le numérique d’ici le 7 novembre prochain. Des tracts seront également remis aux parents afin de les inviter à s’informer sur la négociation en cours.

« C’est véritablement le choix que le gouvernement a devant lui. Bien qu’il ait fait une offre bonifiée pour les éducatrices qualifiées, les écarts de salaire avec le secteur public pour les autres corps d’emploi sont tout simplement trop importants pour freiner les départs massifs », déplore Mme Grenon.

Exemple d’une déclinaison de la campagne publicitaire lancée par la FIPEQ-CSQ.

Partie pour partir ?...

La FIPEQ-CSQ estime que les propositions mises de l’avant par le gouvernement ne sont pas suffisantes pour freiner la pénurie de main-d’œuvre. À titre d’exemple, un cuisinier en CPE gagnerait 19,32 $ l’heure au premier échelon avec le dernier dépôt du Conseil du trésor comparativement à 26,57 $ l’heure s’il travaillait dans un collège ou un établissement de santé, soit un écart de 37,5 %.

Autre problématique majeure de la proposition gouvernementale : l’éducatrice spécialisée se retrouve avec un salaire différent de celui de l’éducatrice qualifiée. En fin de carrière, elle se retrouverait à gagner moins qu’une éducatrice non qualifiée. Concrètement, le gouvernement propose un salaire d’entrée de 20,17 $ l’heure pour ce corps d’emploi contre 24,78 $ l’heure dans le réseau scolaire, soit un écart de 22,9 %.

Ces deux exemples illustrent les raisons pour lesquelles la FIPEQ-CSQ a senti le besoin de déposer une contre-proposition formelle en tenant compte de ces corps d’emploi qui font équipe avec les éducatrices.

Aussi, la FIPEQ-CSQ estime que la proposition du gouvernement d’octroyer un salaire d’entrée de 21,38 $ l’heure pour l’éducatrice qualifiée maintient un écart inacceptable avec le salaire moyen d’entrée d’un technicien au Québec (23,61 $).

« En maintenant les finissantes des techniques d’éducation à l’enfance parmi les titulaires de DEC les plus faiblement rémunérées au Québec, le gouvernement ne réglera en rien le problème criant d’attraction de la main-d’œuvre dans les CPE », estime Mme Grenon.

La problématique principale vient du fait que le gouvernement réserve la plus grande partie des augmentations pour les éducatrices avec plus de dix années d’expérience et travaillant 40 heures et plus par semaine.

… Ou partie pour rester ?

La structure salariale proposée aujourd’hui par la FIPEQ-CSQ tient compte des réalités du secteur de la petite enfance et permettrait de donner le coup de barre nécessaire pour valoriser la profession. Elle repose sur quatre concepts importants :

 Les paramètres généraux d’augmentation offerts au secteur public ;
Un rattrapage des salariées de CPE par rapport au secteur public ;

 Un ajustement pour prendre en compte la hausse de l’inflation prévue en 2021 et 2022 par rapport aux prévisions initiales du gouvernement ;

 Une bonification additionnelle pour les éducatrices qualifiées, les éducatrices non qualifiées et les éducatrices spécialisées.

En appliquant les solutions de la FIPEQ-CSQ, les éducatrices qualifiées et les éducatrices spécialisées auraient un salaire d’entrée de 22,85 $ l’heure et de 30,29 $ l’heure au dernier échelon.

Pour leur part, les autres corps d’emploi verraient des augmentations plus généreuses que celles offertes par le gouvernement. La proposition de la fédération permet de tenir compte de la hausse du coût de la vie plus forte qu’anticipée par l’État et de réduire l’écart avec leurs consœurs du secteur public. La demande de la FIPEQ-CSQ pour tous les autres corps d’emploi représente un écart annuel récurrent de 7 M$ pour le gouvernement sur un dépôt patronal d’environ 140 M$.

« Nous déposons de véritables solutions constructives et raisonnables afin de redresser le réseau des CPE et pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre son plan d’action pour la petite enfance. En une seule année, de 2019 à 2020, nous constatons une baisse de près de 25 % des personnes diplômées en Techniques d’éducation à l’enfance. C’est alarmant. Le gouvernement doit agir maintenant sur le salaire d’entrée des éducatrices qualifiées, sans oublier les autres corps d’emploi ! », souligne Mme Grenon.

Comité pour les enfants ayant des besoins particuliers

La FIPEQ-CSQ a pris acte de la proposition de Mme Lebel d’agir pour les enfants ayant des besoins particuliers (EBP). Alors que la fédération demandait un plancher d’emploi pour offrir du soutien au personnel éducateur, le Conseil du trésor a plutôt soumis l’idée d’un comité assorti d’une obligation de résultat. En ce sens, la contre-proposition de la FIPEQ-CSQ vise à accepter cette demande, en garantissant cependant une enveloppe de 5 M$ récurrente pour financer les conclusions de ce comité.

« Notre objectif est de répondre aux besoins de ces enfants. Nous sommes ouvertes à la discussion, mais il nous faut des garanties que des sommes réelles seront disponibles au terme de ce processus », poursuit Mme Grenon.

Objectif : 28 octobre

L’objectif de la FIPEQ-CSQ avec cette contre-proposition est de convenir d’une entente d’ici le jeudi 28 octobre, date à laquelle une journée de négociation est prévue. L’équipe de la fédération est disponible toute la semaine afin de parvenir à conclure la négociation.

« La balle est dans le camp du gouvernement. Nous avons entendu la volonté de Mme Lebel d’avancer rapidement et nous avons ajusté nos demandes pour nous rapprocher de sa proposition et en venir à une entente. Cependant, la patience de nos membres à des limites. Rappelons qu’elles sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2020 ! Nous mettons notre contre-proposition au jeu pour régler rapidement, mais si nous n’avons pas d’avancées significatives d’ici jeudi, nous déploierons de nouvelles journées de grève », termine Mme Grenon.

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