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Éducation

Cours « Culture et citoyenneté québécoise » - Dérive d'une instrumentalisation politique de l'éducation ?

MONTRÉAL, le 24 oct. 2021 - La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) exprime une sérieuse inquiétude après la conférence de presse spectacle tenue par le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, entouré de personnalités publiques, pour détailler son nouveau cours Culture et citoyenneté québécoise, sans qu’un seul membre du corps enseignant ne soit invité.

« Ce qu’il faut à tout prix empêcher avec cette refonte, c’est une instrumentalisation de l’éducation à des fins politiques, à un an du scrutin provincial. Quand, en plus, le premier ministre vient conclure sa vidéo promotionnelle sur ce cours avec un slogan électoral comme Un Québec plus fier, ce n’est rien pour rassurer les professionnels de l’éducation », déplore Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

Lorsque le ministre Roberge affirme que l’objectif du cours est de former les jeunes à la citoyenneté québécoise à partir de « NOS valeurs », que veut-il dire précisément ? « Ce que nous souhaitons éviter, c’est que ce nouveau cours ne devienne le-guide-du-bon-Québécois-caquiste », ajoute Léandre Lapointe. Le programme doit reposer sur des bases solides, comme toutes les autres disciplines enseignées en sciences humaines. La fédération compte s’assurer que les savoirs prescrits soient pertinents et poursuivent des objectifs qui répondent à un large consensus au sein des experts de l’éducation.

Éviter le piège du cours « fourre-tout »

Le nouveau cours, avec ses trois axes (culture / citoyenneté québécoise / dialogue et pensée critique) embrasse tellement large qu’il faudra lui accorder beaucoup plus de temps dans la grille horaire. Deux heures par cycle seront assurément insuffisantes.

Aussi, parmi les écueils qui ont rendu l’ancien cours d’ECR impopulaire et objet de critiques, ce sont les mauvaises conditions pédagogiques et la formation manquante pour plusieurs enseignantes et enseignants. « Le ministre doit apprendre des erreurs du passé afin de bien expliquer son nouveau cursus, et surtout, permettre à celles et ceux qui transmettent la matière de bénéficier du temps de formation nécessaire pour bien cadrer leur enseignement », met en garde Léandre Lapointe. Dans le passé, les gouvernements ont souvent promis des formations rigoureuses qui ne se sont pas toujours avérées. La FNEEQ-CSN veillera à ce que la formation de ses membres soit accessible et complète, pour le bien du corps professoral mais aussi pour celui des élèves du Québec. Elle compte aussi participer au processus qui sera mis en place pour apporter des ajustements au programme.

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