Le cas d’Uber est particulièrement frappant. Les « taxis » d’Uber arrivent dans une ville en cowboy. Cachés derrière le fallacieux prétexte d’innovation technologique, ils entrent dans un marché sans respecter aucune des règles. Ils parlent d’économie de « partage » mais, en réalité, ils viennent instaurer la loi de la jungle, une loi de la jungle qui ne peut conduire qu’à des problèmes dont Uber n’a que faire puisque son but est tout autre : saper les bases juridiques des pays.
Uber, année après année, est déficitaire. Dans certaines villes américaines, le coût des transports effectués par Uber ne couvre même pas le coût réel (essence, entretien de véhicule et salaire). S’il continue ses activités, c’est parce qu’il est subventionné par des commanditaires aux poches profondes et surtout intéressées comme Google, Amazon et Goldman Sachs (réf. : les blogues du monde diplomatique d’Evgeny Morozov).
Ces compagnies, comme par hasard, sont les assises des plus importantes fortunes du monde. Elles ont construit ces fortunes en pratiquant systématiquement l’évasion fiscale et en violant ouvertement les règles en vigueur dans les pays. Non seulement elles pratiquent l’évasion fiscale, mais elles encouragent les consommateurs à le faire en ne percevant pas les taxes sur les produits qu’ils leur vendent. Dans l’échelle des ennemis du bien commun, elles se situent au premier rang. Michel Chartrand dirait : des maudits bandits.
Uber est loin d’être une fatalité. Dans plusieurs pays, il est interdit. Parmi les pays qui l’interdisent totalement, on trouve le Danemark, la Hongrie, la Bulgarie et la Chine. Quant à l’Australie, la France, l’Italie, la Finlande, l’Allemagne et les Pays-Bas, Uber y est partiellement interdit.
Le ministre Bonnardel a non seulement choisi d’en faire une fatalité, mais il va jusqu’à prendre le rôle du promoteur zélé. Entre autres, il a annoncé la fin du contingentement des taxis et des territoires exclusifs, la baisse des exigences (permis de classe 5, détenus par la majorité des chauffeurs) et la fin à l’immatriculation T réservée aux taxis. Comme Uber, Bonnardel agit en cowboy.
À première vue, il apparaît pour le moins précaire juridiquement d’éliminer comme ça, d’un trait, des gens qui ont signé des contrats et engagé des dizaines de milliers de dollars en respectant scrupuleusement les règles en vigueur. Heureusement pour nous tous, il semble bien que les vrais chauffeurs de taxi ne se contenteront pas d’attendre les recours juridiques. Un mouvement d’ampleur se dessine et on a envie de terminer en disant ce que disent tous les syndiqués à la suite de la présentation d’un camarade en conflit : SOLIDARITÉ ! Cette lutte nous concerne toutes et tous.
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