Le quotidien Le Devoir révèle ce matin que le MSSS a accordé à la firme Logibec un contrat sans appel d’offres, d’une valeur de plus de 3 millions de dollars, afin de mettre à jour le logiciel I-CLSC/SIC-SRD. Ce dernier est entre autres utilisé par le personnel en réadaptation et les intervenants sociaux. Il sert à l’entrée de données statistiques, si prisées par les directions. Le ministère a attendu 3 ans avant de rendre le contrat public. « Cette absence de transparence n’est pas rassurante, indique la présidente. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de rendre public un contrat de cette importance ? »
En août 2013, à la suite des multiples interventions de l’APTS dans le dossier de la firme Proaction, qui avait obtenu de nombreux contrats sans appel d’offres, le ministère avait exigé une surveillance étroite des contrats de gré à gré. « Force est de constater que les mauvaises pratiques se poursuivent. », ajoute la présidente. Les contrats informatiques dans le réseau de la santé et des services sociaux sont une véritable poule aux œufs d’or pour une poignée de firmes. En 2012-2013 seulement, l’informatique en santé a coûté près de 600 millions de dollars. Le Dossier santé du Québec, qualifié d’échec retentissant par le ministre Barrette, a à lui seul dépassé le milliard de dollars.
À l’instar de nombreux partenaires syndicaux et communautaires, l’APTS demande au gouvernement du Québec une enquête sur l’informatique. « Les risques de voir se développer un cartel de quelques firmes, voire un monopole, existent. Il est temps d’évaluer sérieusement la pertinence de se libérer des fournisseurs externes, qui exercent une pression à la hausse sur les coûts. A-t-on pensé aux dépenses liées aux multiples mises à jour des logiciels et programmes nécessaires au bon fonctionnement de l’État ? Pourquoi ne pas rapatrier l’expertise à l’interne ? », de conclure Carolle Dubé.