« Il n’y a qu’un mot qui me vient en tête, c’est hypocrisie. Le Conseil du trésor et sa présidente, Sonia Lebel, n’ont jamais d’argent pour améliorer les conditions de travail des professionnel·le·s et des technicien·ne·s du réseau public, mais le gouvernement Legault en a toujours pour offrir des contrats juteux au secteur privé. Pire, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, maintient un système de primes qui les exclut pour ensuite verser des larmes de crocodile en pleine conférence de presse en disant qu’il manque de personnel pour donner des soins et des services. Comment voulez-vous que nos membres ne soient pas en colère devant l’hypocrisie de ce gouvernement. C’est l’équivalent de recevoir un crachat en pleine face », a lancé la présidente de l’APTS, Andrée Poirier.
Pour le syndicat, représentant plus de 5 300 technologues en radiologie, en radiodiagnostic, en radio-oncologie, en imagerie médicale, en médecine nucléaire, en échographie et en électrophysiologie médicale, cette décision est une nouvelle étape dans la privatisation des services publics, après les contrats très lucratifs passés avec les laboratoires privés pour les analyses de COVID-19 ainsi qu’avec les psychologues et les psychothérapeutes pour pallier les manques en santé mentale. Avec l’ampleur des listes d’attente évoquée dans l’article du Devoir aujourd’hui, l’APTS craint que ces ententes soient maintenues pendant des années.
« Le gouvernement Legault profite de la pandémie pour poursuivre le travail de sape du réseau public entrepris par le gouvernement précédent. Au lieu de s’attaquer à la rétention et à l’attraction de la main-d’œuvre en améliorant les conditions de travail et en offrant un traitement juste et équitable à ceux et celles qui tiennent le réseau à bout de bras, ce gouvernement a abdiqué sa responsabilité d’offrir à la population des services publics de qualité au profit de l’entreprise privée. C’est tout simplement indécent », a poursuivi la présidente de l’APTS.
Le syndicat rappelle au gouvernement et au ministère de la Santé et des Services sociaux qu’une telle situation s’est déjà présentée par le passé, lorsque les listes d’attente dans le secteur de l’imagerie médicale et de la radiologie avaient explosé. Or, au lieu de graisser la patte au secteur privé en offrant des montants indécents comme il le fait avec les psychologues et les psychothérapeutes, le ministère avait passé des accords avec l’APTS pour convenir de modalités afin de valoriser le travail des technologues et de réduire les listes d’attente.
« Les solutions existent, mais il faudrait que ce gouvernement affairiste enlève ses œillères et qu’il se tourne vers le réseau public. En plus de démontrer le respect que nos membres méritent en leur offrant des conditions de travail qui favoriseront leur attraction et leur rétention, il va économiser de l’argent. Et cet argent provient des poches des Québécoises et des Québécois ! Pour garantir l’accessibilité à des services de qualité à l’ensemble de la population, c’est LA chose à faire. Nous sommes toujours ouvert·e·s à la discussion, M. Dubé et Mme Lebel peuvent me joindre jour et nuit », a conclu Andrée Poirier.
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