Leur volonté de rétablir des relations de travail dignes de ce nom, d’améliorer leurs conditions de travail et de mettre en place les conditions permettant d’assurer de bons services publics à la population s’est heurtée à l’intransigeance du gouvernement Charest et à ses politiques néolibérales. On pouvait s’en douter. Un minimum de mémoire sur le comportement récent de ce gouvernement envers les travailleuses et travailleurs du secteur public était de mise.
Le budget Bachand enlève toute crédibilité à la stratégie d’un règlement rapide et satisfaisant !
Le budget Bachand a clairement tiré au clair les intentions gouvernementales. La croissance des dépenses en santé et en éducation sera ralentie. Il n’y aura pas de réinvestissement massif dans ces secteurs. La diminution de la croissance des dépenses de 3,2 % à 2,9 % puis à 2,2 % par la suite marquera profondément les conditions de travail. Cela signifie que la surcharge de travail continuera à sévir avec ses conséquences : épuisement professionnel, maintien de la précarité, heures supplémentaires obligatoires, et plus généralement détérioration des conditions de travail. L’introduction de la règle du remplacement d’un départ sur deux pour le personnel administratif de la santé et de l’éducation ouvre grande la porte à la sous-traitance et à une privatisation accrue. La logique de l’utilisateur payeur est introduite dans le système de santé. Un impôt unique de 200$ quelque soit le revenu est imposé sur la santé. On projette déjà d’augmenter les frais de scolarité à l’université. Voilà des politiques gouvernementales qu’aucun règlement rapide ne permettra de remettre en cause sérieusement.
La majorité de la population du Québec a rejeté le budget Bachand et ses attaques majeures contre les services publics. La manifestation de plus de 10 000 personnes organisée par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a été la claire expression de ce rejet.
Une nouvelle stratégie s’impose : construire une alliance sociale contre le gouvernement Charest
Une rupture avec la stratégie du règlement rapide s’impose donc. Il est temps de mettre en place une stratégie d’alliance syndicale et populaire pour s’opposer frontalement aux intentions antisociales du gouvernement Charest. Il faut se donner le temps pour le faire. Cette stratégie pourrait s’articuler en deux phases :
1. Organiser dès maintenant des procès citoyens aux niveaux local, régional et sectoriel pour systématiser et publiciser la dénonciation des conséquences sociales du budget du gouvernement Charest sur nos services publics et faire connaître largement à la population les alternatives aux politiques antisociales de ce gouvernement.
2. Organiser des manifestations et des moyens de pression lourds associant organisations syndicales, organisations étudiantes et populaires et les usagers et usagères des services publics pour confronter ce gouvernement et l’obliger à renoncer à ses politiques.
Il faut au plus tôt mettre en marche le train des luttes seul capable de casser la capacité du gouvernement de réaliser ses projets.