Certains politiques préfèrent gouverner majoritairement avec la minorité des voix plutôt que de convaincre la population de voter pour des programmes favorisant le bien commun, travail qu’ils devraient faire si nous disposions d’un scrutin proportionnel.
Certains politiques croient que la démocratie consiste à voter tous les quatre ans et que, le reste du temps, la population n’a qu’à prendre son mal en patience.
Certains politiques confondent représentation et direction. On serait élu pour dire aux autres quoi faire plutôt que pour les écouter.
Certains politiques croient que le mécontentement qui s’exprime dans la rue n’est pas légitime. Ce sont pourtant les mêmes qui croient qu’il ne faut pas contrarier la police quand elle défile dans les rues.
Le langage gestionnaire est en train de pervertir toutes les notions qui nous servent de repères, de sorte que nous glissons dans les ornières des manageurs. Ainsi l’administration, la gestion, le gouvernement, la conduite se fondent dans une « gouvernance » dont on nous impose les paramètres.
Ainsi même les élus syndicaux qui forment les comités exécutifs, bien nommés, car ils sont des exécutants liés à des mandats, sont subrepticement transformés en dirigeants syndicaux.
Ainsi la « saine gestion » fait consensus, alors même que personne ne nous a demandé notre avis sur ce que doit être la saine gestion.
CertainEs s’imaginent qu’après une élection, tout doit rentrer dans l’ordre, mais l’ordre de qui ? Un gouvernement doit-il recevoir un chèque en blanc ? N’a-t-il plus besoin de consulter ? Les groupes sociaux devraient-ils se dissoudre ?
Les APAQ, Assemblées populaires autonomes de quartier, semblent une forme de réponse à ces questions. Cela dit, toutes les formes d’organisation existantes, mouvements sociaux, partis politiques, syndicats, peuvent être revitalisées si elles sont investies par cette volonté démocratique.
Ce qui a fleuri au printemps fanera-t-il cet automne ?
LAGACÉ Francis