Tiré de El Watan.
Malgré la pandémie de coronavirus, des délégations de plusieurs pays ont tenu à assister à l’événement afin de réaffirmer leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et la dignité. C’est le cas, par exemple, de celles du Zimbabwe et Cuba, dont les gouvernements ont décidé d’ouvrir des ambassades auprès de la RASD.
Le président de la République sahraouie et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a justement fait le point, dans son discours prononcé à cette occasion, sur le conflit, notamment après la reprise de la lutte armée le 13 novembre dernier en réponse à l’agression militaire marocaine contre les civils sahraouis dans la zone d’El Guerguerat. Il a saisi l’opportunité pour adresser des messages au Maroc, aux pays qui soutiennent son entreprise coloniale et à l’ONU.
A ceux-là, le leader du Front Polisario a déclaré que « le peuple sahraoui n’abdiquera pas et qu’il poursuivra sa lutte pour imposer la justice et libérer le territoire sahraoui de la présence marocaine ». Rappelant les circonstances de la création de la RASD, il a souligné que l’initiative « a contrecarré les plans coloniaux et fait échouer toutes les tentatives coloniales d’éliminer l’entité sahraouie ». A ce propos, il a averti que « le peuple sahraoui est plus que jamais prêt à faire face à toute éventualité ». « Nous nous sommes préparés à mourir pour réaliser nos aspirations. Nous n’avons d’autres choix que de lutter pour notre liberté », a-t-il martelé.
La complicité de l’ONU
Le leader du Front Polisario a néanmoins rappelé que « le peuple sahraoui n’a jamais cessé d’œuvrer en faveur de la paix » mais qu’il a « perdu confiance en l’ONU » qui l’a floué. La communauté internationale, a-t-il dit, « s’est montrée complaisante à l’égard du Maroc, qui a fait main basse sur un territoire qui n’est pas le sien ». Il a reproché également aux Nations unies de n’avoir « rien fait pour faire respecter ses propres résolutions ». Selon lui, « le Conseil de sécurité a une grande responsabilité dans le malheur des Sahraouis et dans la dramatique évolution du dossier du Sahara occidental ».
Face aux manœuvres du Maroc et aux atermoiements de l’ONU, qui a préféré miser sur le statu quo plutôt que de contribuer à la libération d’un peuple colonisé, Brahim Ghali a insisté sur l’idée qu’« il ne saurait y avoir de solution réaliste au conflit du Sahara occidental qui ne prend pas en compte les aspirations du peuple sahraoui ou qui viole la légalité internationale ». Il a prévenu que « l’inertie qui frappe actuellement l’ONU, spécialement sur le dossier du Sahara occidental, va aggraver une situation régionale déjà explosive ».
Non-assistance à peuple en danger
Le secrétaire général du Front Polisario a par la suite tiré la sonnette d’alarme sur « la situation des droits de l’homme catastrophique qui prévaut actuellement dans les territoires sahraouis occupés ». Depuis le 13 novembre dernier, rapportent des lanceurs d’alerte, « les forces de l’occupation marocaine mènent régulièrement des chasses à l’homme contre les civils sahraouis ».
Nombre d’entre eux sont actuellement en prison. Brahim Ghali n’a d’ailleurs pas manqué d’appeler « l’ONU et le CICR à se rendre dans ces territoires afin de protéger les civils sahraouis qui subissent une féroce répression ». Pour beaucoup d’observateurs, « l’ONU peut être poursuivie pour non-assistance à peuple en danger ».
Il s’est dit attendre aussi de l’Union européenne, en particulier de l’Espagne et de la France, qu’elle cesse de soutenir l’entreprise coloniale marocaine au Sahara occidental et qu’elle se range du côté de la légalité internationale.
M. Ghali a adressé également un appel au nouveau président américain, Joe Biden, pour qu’il rectifie « l’injustice commise par son prédécesseur à l’encontre du peuple sahraoui » (reconnaissance par Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ndlr).
Malgré la reprise du conflit, le secrétaire général du Front Polisario a estimé que la paix était encore possible. A l’adresse du Maroc, il a indiqué que « la RASD est prête à payer la facture de la paix, d’une vraie paix ! »
De notre envoyé spécial de Aousserd (camps de réfugiés sahraouis)
Zine Cherfaoui
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