« Chaque année, les géants du web privent les médias québécois de millions de dollars de revenus, sans payer le moindre sou d’impôt. Tous les intervenants à la commission l’ont dit : taxer les Google et les Facebook de ce monde est une nécessité si on veut soutenir notre journalisme et nos artisans de l’information. Une telle taxe permettrait de financer la mise en place d’un fonds des médias pour soutenir les médias, comme l’ont suggéré de nombreux intervenants à la commission. François Legault doit faire preuve de courage politique. Ce n’est pas aux contribuables de payer une énième fois pour une crise des médias provoquée par les géants de la Silicon Valley », a insisté Mme Dorion.
« Ce fonds doit aussi être alimenté par d’autres sources de financement. Les fournisseurs d’accès à internet comme Bell et Vidéotron devraient contribuer à ce fonds. Cela dit, les télécommunications sont du ressort d’Ottawa, qui refuse d’agir. C’est pourquoi il faut rapatrier au Québec les pouvoirs du fédéral en matière de culture, de communications et d’internet. Il en va de l’avenir de notre culture distincte en Amérique du Nord. Ce serait une belle occasion pour la CAQ de montrer la sincérité de ses convictions nationalistes », a-t-elle poursuivi.
Lutter contre la concentration de la presse
Au-delà de la question du financement des médias, celle de la concentration de la presse s’est aussi imposée comme un enjeu majeur de la commission, rappelle la députée de Taschereau, qui appelle les membres de la commission à prendre au sérieux les inquiétudes soulevées par plusieurs intervenants.
« Je pense que la démonstration a été faite cette semaine que la concentration de la presse est un réel danger pour notre démocratie et qu’il faut la combattre si on veut conserver une information indépendante, juste et diversifiée qui dessert toutes les régions du Québec. Pour y arriver, il va falloir réinventer le modèle de gouvernance de nos médias, par exemple par la création de coopératives de travailleurs de l’information, comme plusieurs intervenants l’ont suggéré », a souligné Catherine Dorion.
« Il y a plein d’autres propositions innovantes qui ont été mises de l’avant par les intervenants cette semaine : revaloriser Télé-Québec pour en faire une plateforme d’information régionale, mettre en place des crédits d’impôt sur la masse salariale, augmenter les dépenses publicitaires des ministères dans les médias traditionnels et communautaires, et j’en passe. Maintenant que nous avons entendu ces propositions, il va falloir prendre le temps de les étudier sérieusement dans les semaines à venir. Nous sommes sérieux dans notre volonté de mettre fin à la crise des médias, et nous allons nous assurer que le gouvernement le soit aussi », a conclu Catherine Dorion.
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