Depuis plusieurs années, déplore le SFPQ, des services s’adressant aux personnes immigrantes sont délocalisés du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC) vers des organismes communautaires. Plutôt que d’établir une saine complémentarité des fonctions et des responsabilités entre la fonction publique et le secteur communautaire, ces transferts de services ont contribué à brouiller le message envoyé à ces nouveaux arrivants en matière d’intégration linguistique. « Au-delà de leur accueil physique à l’aéroport, le contrôle de l’immigration doit être un symbole fort de l’État et un rôle qu’il doit assumer clairement. Il est paradoxal de vouloir renforcer la francisation des personnes immigrantes sans augmenter les ressources pour ce faire. Se pourrait-il que nos moyens ne soit pas à la hauteur de notre hospitalité ? », questionne madame Martineau.
Des assouplissements dangereux
Selon les modifications proposées, les entreprises n’auront plus à fournir la documentation en français pour obtenir un permis, une autorisation, une subvention ou toute forme d’avantages conférés par l’administration publique. Le SFPQ ne peut souscrire à cet assouplissement. « Nous savons trop bien ce qui se passera lorsque nous aurons un gouvernement dont la détermination à faire du français la langue commune sera chancelante : il n’y aura jamais de raisons valables pour demander une version française des documents. Cette mesure viendra élargir la route de la bilinguisation de l’administration publique qui est déjà toute tracée. Cette ouverture sur « l’autre langue » a une conséquence directe sur l’obligation de bilinguisme de la part du personnel de la fonction publique, et le projet de loi no 14 ne la corrige pas », insiste la porte-parole syndicale.
Les solutions prônées
Le SFPQ propose au gouvernement de modifier la Charte de la langue française afin que les services de la fonction publique et parapublique du Québec soient offerts exclusivement en français, sauf pour de rares exceptions comme ceux impliquant des échanges avec l’extérieur du Québec. L’administration publique devrait également s’adresser en français aux nouvelles personnes arrivantes, dès leur arrivée et sans exception. « Le gouvernement doit donner un sérieux coup de barre pour que le français retrouve la place qui sied à une langue officielle », conclut Lucie Martineau.
Pour consulter le mémoire du SFPQ :
http://www.sfpq.qc.ca/media/publications/Memoire_Charte_langue.pdf