La crise économique est devenue une réalité ici aussi au Québec. Et les inquiétudes sont nombreuses. Comment lutter contre une récession d’une telle ampleur ?
Certains écologistes tentent d’avancer des solutions comme l’agriculture bio, l’économie sociale, la réinsertion sociale, l’habitation écologique, le transport en commun, la voiture électrique, les produits du terroir, le développement des coopératives. Tout cela dans le but de créer une société nouvelle basée sur une économie plus localiste.
D’autres militants plus altermondialistes comme Jean-Pierre Harribey, président d’Attac France, apportent comme solutions à la crise, dans son vidéo du 11 novembre 2008 sur la crise économique, les 7 éléments suivants :
1. rétablir le contrôle sur les capitaux par la taxation des transactions financières
2. contrôler les banques centrales par un processus de nationalisation
3. supprimer la rémunération faramineuse par stock options des cadres supérieurs
4. supprimer le processus de titrisation
5. supprimer les paradis fiscaux
6. annuler la dette des pays du Tiers Monde
7. établir une forte progressivité dans les mesures fiscales.
Deux types de mesures que l’on peut qualifier à l’extrême l’une de l’autre. Mais aussi deux façons d’aborder la crise économique.
Les solutions de replis sur soi et de protectionnisme du marché local peuvent aider certaines communautés à développer des initiatives intéressantes. Mais malheureusement, le capital financier va continuer de faire le beau temps.
Il faut plutôt penser des actions qui vont unir au niveau mondial les forces qui veulent en finir avec l’exploitation et les abus. Le mouvement altermondialiste a montré qu’un tel mouvement est possible. Il a aussi réussi à montrer le vrai visage de la mondialisation.
Malheureusement, les politiques néolibérales ont grandement affaibli les différents mouvements ouvriers et syndicaux à travers le monde. L’unité avec le mouvement altermondialiste en a ainsi souffert. C’est même cet affaiblissement qui est la cause de la crise actuelle. En effet une décennie de faible salaire et d’endettement généralisé des ménages a fait pression sur la consommation et le crédit. Aux États-Unis, les gens ne pouvaient plus payer leurs maisons. Rajouter à cela la perte des programmes sociaux, de la sécurité sociale et dans bien des pays des acquis de la retraite. On voit que les travailleurs et les travailleuses ont perdu énormément de leurs forces. Les femmes ont particulièrement été perdantes même si elles ont pris massivement pleur place sur le marché du travail. Elles restent à temps partiel, sous-payées et exploitées.
Avec la crise actuelle peut-on penser que les solutions de monsieur Harribey dépassent le commun des mortels ? Ne vaudrait-il pas mieux des solutions plus terre-à-terre comme celles des écologistes ?
La crise est mondiale et généralisée. La plus grande depuis 1929. Les solutions doivent aussi être mondiales. Il faut que, par les solutions, les gens voient l’ampleur de la crise et surtout comment détruire l’accaparement incroyable de la richesse par une minorité. C’est le but des revendications d’Attac France et c’est ce qu’elles réalisent. Au fur et à mesure que la crise fera ses ravages, les propositions d’Attac France apparaîtront de moins en moins irréalistes et seront un guide pour l’action pour nombre de militantes et des militants à travers le monde.
Il nous reste ici au Québec à faire connaître ces propositions contre la crise. Québec Solidaire va-t-il les reprendre à son compte ?