Montréal, le 27 janvier 2009. – « Le budget fédéral déposé aujourd’hui est un projet nettement plus valable que l’énoncé économique honteux de novembre dernier, même si le plan de relance qui en constitue la pièce maîtresse demeure insuffisant et en partie mal ciblé », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent, réagissant au budget fédéral présenté aujourd’hui à la Chambre des communes par le gouvernement de Stephen Harper.
Un effort sérieux
Les injections de fonds pour les infrastructures routières, pour les collèges et les universités, le logement social, l’aide aux communautés mono industrielles, l’aide aux travailleurs affectés par la crise, les sommes consacrées à la formation de la main-d’œuvre, le soutien au secteur forestier, à l’agriculture, au secteur manufacturier, notamment l’industrie automobile, composent un bouquet de mesures de nature à amortir le ralentissement économique. « Globalement, il y a là un effort de la part du gouvernement fédéral qu’il convient de saluer. Ces initiatives vont aider à préserver ou à créer des emplois », affirme le président de la CSQ.
Mais insuffisant
Considérant l’ampleur du déficit projeté, 34 milliards de dollars, et le manque à gagner du gouvernement fédéral, de 16 milliards de dollars, en raison de la récession, le plan de relance annoncé se rapproche davantage de 1 % du PIB canadien (1 600 milliards), que des 2 % recommandés par les organismes internationaux comme le FMI et aux États-Unis, où ce pourcentage est de 5 %.
Et mal ciblé
Pour le président de la CSQ, « il faut déplorer qu’il n’y ait pas d’amélioration des transferts aux provinces, notamment pour l’enseignement supérieur. De plus, en ce qui a trait aux baisses d’impôt, nous considérons que ces mesures ne sont pas pertinentes, car elles ne sont pas efficaces pour relancer l’économie. Ces baisses d’impôt viennent éliminer l’excédent budgétaire structurel, ne laissant plus de marges de manœuvre. »
La CSQ dénonce également le fait que le gouvernement n’ait pas dissipé ses inquiétudes en ce qui a trait à l’équité salariale, et dénonce le traitement inéquitable des régions qui se fait au détriment du Québec au chapitre de la péréquation.
Bien peu pour le financement de l’éducation
L’investissement de 2 milliards de dollars pour la réparation des universités et des collèges représente un effort sérieux. Toutefois, on ne trouve rien dans le budget concernant l’enseignement supérieur. Or, seulement pour retrouver le niveau de financement qui existait avant les compressions fédérales de 1993, 800 millions de dollars de plus par année devraient être consentis à l’enseignement supérieur. « C’est bien beau d’investir dans le béton, mais il serait encore plus important d’investir dans l’offre de services à l’enseignement supérieur », insiste M. Parent.
L’ajout de 750 millions de dollars à la Fondation canadienne pour l’innovation représente une bonne nouvelle. Quant au versement de 1,5 milliard de dollars dans la caisse d’assurance-emploi, pour le financement accru de la formation de la main-d’œuvre de travailleurs, ici aussi, on peut parler d’un effort sérieux. « Mais souhaitons qu’il ne faudra pas des années de négociation avant que ces sommes ne soient investies réellement dans la formation de la main-d’œuvre », indique M. Parent, faisant référence au contentieux entre Québec et Ottawa sur l’octroi de 116 millions pour aider les travailleurs de la province non admissibles à l’assurance-emploi, qui a été promis dans le budget fédéral de 2007. « Le gouvernement fédéral doit transférer cette somme promise maintenant. Nous avons assez attendu. »
Et certaines mesures intéressantes
Certaines autres mesures sont intéressantes, par exemple celles pour aider les familles, le crédit d’impôt temporaire pour la rénovation domiciliaire et l’allégement fiscal procuré par la Prestation fiscale pour le revenu gagné pour les travailleurs à faible revenu.
La CSQ accueille aussi positivement l’investissement de 500 millions de dollars sur deux ans afin de prolonger les prestations d’assurance-emploi pour les personnes qui suivent une formation de longue durée. Elle reçoit favorablement l’allongement de la durée des prestations d’assurance-emploi de cinq semaines.
Un effort pour le logement social
La CSQ salue les investissements dans la rénovation et la construction de logements sociaux, des résidences pour personnes âgées à faible revenu et pour les infrastructures dans les réserves autochtones. L’intervention est d’autant plus appréciée quand on sait que le gouvernement fédéral s’était pratiquement désengagé de ce domaine depuis une décennie.
Mais très insuffisant pour le développement durable
« Nous déplorons que le plan de relance ne tienne pas suffisant compte du développement durable, car au nom de l’efficacité, le gouvernement entend rendre moins sévère la réglementation environnementale. Nous nous serions attendus à des engagements politiques plus fermes en ce sens. Malheureusement, encore une fois sur le plan environnemental, Stephen Harper nous déçoit », conclut Réjean Parent.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 170 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Source : CSQ