Tiré du blogue de Morvan56.
Le monde entrait alors dans l’ère nucléaire. La nature des armes changeait. Désormais, une guerre pourrait rendre la terre impropre à la vie humaine. Si nous considérons que les productions humaines influencent (déterminent ?) la vie des gens, les armes nucléaires pourraient-elles ne pas l’influencer aussi ?
Il y a bien sûr le risque de guerre, les dépenses d’argent public qui fait défaut à nos hôpitaux… Mais il y a aussi la menace d’un arsenal nucléaire multiplié et modernisé sans relâche. Une menace de mort globale, véritable défi universel…
Acceptons-nous de prendre la mesure de cette menace ? Peu d’études sont consacrées à son influence sur la vie quotidienne des gens aujourd’hui… Pourtant, elle a une influence qu’il serait utile d’apprécier du point de vue, par exemple, de la santé humaine, l’empoisonnement des terres et des mers de notre planète, ou des liens susceptibles d’exister entre cette hyperviolence nucléaire qui assombrit l’avenir et les violences quotidiennes… Le réseau mondial des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW) fait la promotion de telles études.
De nombreuses structures agissent également pour l’élimination des armes nucléaires (Pugwash, IDN, Mouvement de la paix, Maires pour la paix, IHN – survivants d’Hiroshima et de Nagasaki –, IPPNW…). Beaucoup, parmi elles, se sont regroupées pour donner naissance à Ican, fédération d’organisations qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 2017.
Ce dernier point est d’autant plus important qu’un traité prévoit d’ores et déjà cette élimination, le TNP (traité relatif à la non-prolifération)… Or son application tarde, c’est le moins que l’on puisse dire ! La France l’a ratifié et pourrait s’honorer par une diplomatie novatrice courageuse sur ce thème.
L’an dernier, il y a tout juste un an, un nouveau traité, d’interdiction de ces armes nucléaires, a été adopté par 122 pays, aux Nations unies. Le Vatican l’a ratifié. La France tarde à s’y rallier. Ce traité a pourtant permis à Ican d’obtenir le prix Nobel…
Il est donc urgent de faire de ces questions une priorité politique, sociale, environnementale. Il est peu crédible de communiquer de façon plus ou moins superficielle sur des programmes écologiques et environnementaux, sur les dérèglements climatiques, sans se donner pour objectif d’éliminer 15 000 bombes atomiques prêtes à l’emploi, prêtes à ruiner la terre dans son entier et en tous les sens du terme…
Les maires d’Hiroshima et de Nagasaki, avec le réseau de plus de 7 500 collectivités territoriales qu’ils animent dans 163 pays, proposent en France des programmes locaux d’action pour une culture de la paix (PLACP) avec l’AFCDRP (1). Donner la priorité à l’émergence d’une culture de la paix fondée sur l’application du TNP, ce serait aussi économiser des milliards d’euros pour les investir dans les œuvres de vie, le logement, l’emploi, l’éducation…
Les Hibakushas (survivants des bombardements atomiques) nous seront toujours reconnaissants de cet engagement… qui devra durer autant que durera le mythe dépassé de la dissuasion nucléaire, qui ne garantit en aucun cas notre sécurité collective… Chaque année, ils sillonnent les mers du monde avec le beau paquebot appelé Peace Boat. Faire de l’action pour la paix la priorité de l’action donnera sens à la vie et nourrira l’espoir.
Michel Cibot
Délégué général de l’AFCDRP (1)
Deux villes japonaises emblématiques anéanties par des armes nucléaires… Nouvelle puissance de destruction dont la violence a dépassé toutes les limites imaginées par les humains.
(1) AFCDRP : Association française des communes, départements et régions pour la paix. Présidée par Philippe Rio, maire de Grigny (Essonne)
Hiroshima-Nagasaki : 73 ans après, le désarmement nucléaire est toujours urgent !
Du 6 au 9 août 2018, des jeûnes-actions pour exiger le désarmement nucléaire sont organisés dans plusieurs villes de France (Paris, Dijon, Tours, Narbonne, Mont Saint-Michel, Cherbourg et Brest) et dans cinq autres pays (Allemagne, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et Togo). Les participants se réuniront en solidarité avec les victimes des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki et celles des essais nucléaires. Cette fois-ci, les rassemblements auront une dimension particulière, puisque le Traité d’interdiction des armes nucléaires entrera bientôt en vigueur et que ICAN, Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, a reçu le prix Nobel de la paix pour son action.
Alors que le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) a fêté le premier anniversaire de son adoption par l’ONU le 7 juillet dernier, ce texte qui prévoit l’interdiction d’employer, de fabriquer, de stocker et de menacer d’utiliser des armes nucléaires enregistre déjà 59 signatures et 14 pays l’ont ratifié.
Alors qu’un sondage paru en juillet 2018 montre qu’une large majorité de Français (67 %) est favorable à la ratification du TIAN, la France refuse de jouer le jeu du désarmement et de la démocratie nationale comme internationale. Elle rejette en bloc ce texte, pourtant adopté par 122 États, soit une majorité écrasante des membres des Nations Unies.
Du 6 au 9 août, les quatre jours d’actions seront l’occasion d’interpeller Emmanuel Macron et de mettre les élus devant leurs responsabilités : troisième plus gros détenteur de stocks d’armes nucléaires derrière la Russie et les États-Unis, la France doit s’engager dans un processus de désarmement international.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » avec ICAN France et Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance, participent à ces rassemblements en solidarité avec les victimes des armes atomiques. Ces associations condamnent les « crimes atomiques » et demandent l’abolition totale des armes nucléaires et radioactives, qui sont dangereuses, polluantes, onéreuses et antidémocratiques.
Pour plus d’informations sur les actions prévues du 6 au 9 août, consultez le dossier de presse.
Le site de l’ICAN : http://icanfrance.org/
C’est HISTORIQUE, Vendredi 7 juillet 2017, à l’ONU
le Traité d’interdiction des armes nucléaires a été adopté !
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