Devant l’intransigeance complète de l’employeur et un climat de travail devenu insoutenable, le syndicat tient à remettre les pendules à l’heure concernant la prétention de la direction que tout va bien au CSSS de Manicouagan. Le syndicat tente depuis plus d’un an de négocier des mesures visant à assurer la qualité et la continuité des soins dispensés par ses membres alors que l’employeur persiste à faire cavalier seul. Ce dernier pousse même l’audace jusqu’à affirmer publiquement qu’il a la situation bien en main et qu’il agit de concert avec le syndicat.
L’insatisfaction des professionnelles en soins s’intensifie
Malgré la grogne qui règne actuellement au CSSS de Manicouagan, l’employeur instaure à son gré différentes mesures pour pallier les problèmes sans aller au fond des choses. Par exemple, au lieu d’investir pour attirer et retenir une main-d’œuvre qualifiée, il s’acharne à recourir à du personnel provenant d’entreprises privées de placement en soins. « Depuis quatre ans, l’établissement a connu un accroissement considérable du taux d’utilisation de la main-d’œuvre indépendante, passant de 3,75 % en 2009 à 11 % en 2012 », déplore Marie-Patricia Tremblay, présidente du SPSICRBC. « C’est sans compter l’augmentation de 59,2 % de la main-d’œuvre indépendante pour l’ensemble de la région de la Côte-Nord », ajoute madame Tremblay.
La direction du CSSS de Manicouagan soutient qu’elle a diminué ses coûts liés à la main-d’œuvre indépendante alors que dans les faits, elle paie plutôt moins cher qu’auparavant pour une utilisation accrue de cette main-d’œuvre. « Le recours à la main-d’œuvre indépendante est une solution de dernier recours pour éviter un bris de services en contexte de pénurie. Ce n’est pas du tout la situation ici. La direction du CSSS de Manicouagan organise le travail en maintenant des postes à temps partiel pour les professionnelles en soins à son emploi et les complète avec du personnel provenant d’agences. Cette façon de faire a un énorme impact sur la charge de travail de ses salariées et sur la stabilité de l’organisation des soins », indique Daniel Gilbert, vice-président de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ. « C’est avec de l’argent du réseau public qu’on paie le personnel provenant d’agences privées alors que le gouvernement gratte les fonds de tiroir pour boucler son budget. La direction du CSSS devrait plutôt travailler à utiliser pleinement les ressources du réseau public de la santé pour assurer la continuité des soins », conclut monsieur Gilbert.
Les soins de longue durée affectés
Des difficultés de recrutement de professionnelles en soins pour occuper les postes à pourvoir aux centres d’hébergement N.-A.-Labrie et Boisvert persistent et l’employeur comble les absences par des heures supplémentaires et le recours à la main-d’œuvre indépendante. Pour le syndicat, la direction du CSSS de Manicouagan doit rapidement mettre en place des mesures structurantes pour stabiliser les équipes de travail et maintenir l’accessibilité aux soins dans la région.