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COVID-19 : Les organismes communautaires en itinérance et en lutte contre le VIH/sida espèrent plus de soutien

MONTRÉAL, le 18 mars 2020 - En pleine crise de la COVID-19, les autorités priorisent pour l’instant des mesures qui concernent les foyers de contamination (les personnes qui ont voyagé et celles qu’elles ont côtoyées). Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) et la Table des Organismes Communautaires Montréalais de lutte contre le sida (TOMS) souhaitent toutefois rappeler que les personnes en situation d’itinérance nécessitent une attention particulière de la part du gouvernement. Considérant que la situation évolue d’heure en heure, nous espérons que des mesures concrètes seront rapidement mises en place pour soutenir les organismes communautaires en itinérance afin qu’ils puissent dispenser leurs services de manière sécuritaire. De plus, il sera nécessaire que des mesures soient mises en place pour assurer l’accès et la continuité des soins aux personnes prenant un traitement par agonistes opioïdes, un traitement antirétroviral ou encore un traitement dans le cadre d’enjeux de santé mentale dans le contexte actuel.

Pour répondre aux directives du gouvernement, plusieurs organismes ont dû réduire leurs heures d’ouverture, annuler certains services ou abaisser leur capacité d’accueil. Certains n’ont eu d’autre choix que de fermer temporairement, faute de personnel ou de bénévoles pour compenser l’absence d’employé.e.s qui doivent se placer en isolement. Ces mesures, contraignantes, bien que nécessaires, signifient que plusieurs personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être ont plus difficilement accès à des services pour répondre à leurs besoins de base, ce qui comprend l’accès à des installations sanitaires afin de respecter les consignes d’hygiène pour limiter la propagation du virus.

« Il faut souligner la grande solidarité du réseau communautaire, qui fait tout ce qui est possible pour demeurer présent auprès des communautés marginalisées parfois confrontés à d’autres enjeux de santé. Or, on ne peut affronter ces défis seul. » souligne Annie Savage, directrice par intérim du RAPSIM. La TOMS et le RAPSIM reconnaissent également les efforts déployés par le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et la Direction régionale de la santé publique de Montréal, qui travaillent à développer une trajectoire de services en itinérance. Ces deux regroupements entendent d’ailleurs poursuivre leur travail de collaboration avec ces instances.

Moins de services, plus de risques

Martin Pagé, directeur général de l’organisme Dopamine et impliqué comme administrateur au sein de la TOMS et du RAPSIM, insiste sur l’importance d’une coordination régionale et des mesures concrètes pour appuyer les organismes qui offrent des services aux membres des communautés stigmatisées afin d’éviter un mouvement de panique, voire de désinformation, dans le milieu communautaire. « Nous devons rester vigilants et mobilisés collectivement concernant les enjeux sociaux et de stigmatisation qui émergent et risquent d’émerger dans le contexte de cette pandémie de la COVID-19. »

Par ailleurs, la réduction des services dans les organismes communautaires signifient que davantage de personnes en situation d’itinérance doivent passer de plus longues heures dans les espaces publics. Jean-François Mary, directeur général de CACTUS Montréal, un organisme membre de la TOMS et du RAPSIM, constate déjà une recrudescence du contrôle policier à l’endroit des personnes marginalisées. « Nous nous attendons des autorités à ce qu’une plus grande tolérance soit observée dans les espaces publics de la part des policiers. Nous nous attendons aussi à ce que les personnes aient accès à des lieux appropriés pour qu’ils puissent vivre et maintenir leurs besoins de bases », a-t-il dit.

Souhaitons que ces attentes s’accompagnent rapidement de mesures concrètes, considérant que la plupart des organismes communautaires ne sont pas dotés d’espaces propices et adaptés à l’isolement. Dans ce contexte, donnons aux ressources les moyens de poursuivre l’accueil de toutes les personnes qui en ont besoin, et ce, en toute sécurité.

Table des Organismes Communautaires Montréalais de lutte contre le sida

La TOMS est un regroupement régional d’organismes communautaire en lutte contre VIH/sida. Elle compte 30 membres.

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