Une insolence aux provinces
Dans ce budget, le gouvernement conservateur poursuit dans son idéologie de réduction de la taille de l’État et ne répond en rien aux demandes répétées du Québec et de plusieurs autres provinces canadiennes d’amorcer un rétablissement des transferts aux provinces. Au cours des dernières années, le gouvernement conservateur a pris plusieurs décisions unilatérales afin de réduire ceux-ci, que ce soit le programme de péréquation, le Transfert canadien en matière de santé ou le Transfert canadien en matière de services sociaux. Pour le Québec, ces modifications unilatérales entrainent un manque à gagner de plus de 2,5 milliards de dollars par année.
Alors que l’économie canadienne tourne au ralenti, quelques 700 millions en nouvelles mesures sur un budget global de 279 milliards sont nettement insuffisants (0,25 %). Aujourd’hui même, un groupe de soixante-dix économistes demandait au gouvernement conservateur de mettre fin à ses politiques d’austérité pour soutenir un peu l’activité économique.
Formation de la main-d’œuvre : Ottawa persiste et signe
Louise Chabot dénonce l’entêtement du gouvernement fédéral à aller de l’avant avec sa subvention canadienne pour l’emploi, même sans entente avec les provinces. Rappelons que le gouvernement Harper avait annoncé ce nouveau programme dans son budget de l’an dernier. Au-delà de l’inacceptable envahissement dans le champ des compétences du Québec, il y a un désaveu injustifiable d’une expertise établie et reconnue au Québec avec la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).
« Le modèle québécois de formation de la main-d’œuvre, fondé sur la concertation, a fait ses preuves. Le gouvernement fédéral n’a aucune expertise dans ce domaine et ose remettre en question notre savoir-faire et notre expertise. C’est un non-sens quand on ajoute à cela les effets du saccage de l’assurance-emploi. Le gouvernement fédéral doit maintenir les ententes avec les provinces et continuer le transfert des sommes du fédéral au gouvernement du Québec », s’indigne la présidente de la CSQ.
Une obsession antisyndicale
Alors que les fonds d’investissement de la FTQ ou de la CSN participent activement à l’essor de l’économie par la création d’emplois, la CSQ est sidérée de voir que le gouvernement conservateur ne renonce pas à l’abolition des crédits d’impôt pour les travailleurs participants. « Les statistiques le prouvent, ce sont les travailleurs de la classe moyenne, ceux touchant entre 20 000 $ et 70 000 $, qui utilisent le plus ces fonds pour épargner en vue de leur retraite et qui profitent le plus du crédit d’impôt. Son obsession à vouloir affaiblir les syndicats semble prévaloir sur les intérêts de l’économie et de la population » conclut la présidente de la CSQ.