Émilie E. Joly, organisatrice au FRAPRU, ajoute que le retrait fédéral affectera aussi les personnes et familles qui en ont un urgent besoin : « Plus jamais, ces logements ne seront aussi accessibles que par le passé. Les ménages qui y accèderont à l’avenir devront y consacrer une bien plus grande part de leur revenu que ceux qui habitaient auparavant ». Elle rappelle que, selon des données récentes, 1 623 000 ménages locataires consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu au loyer au Canada, ce qui les rend en principe éligibles à un logement social. Ce chiffre est de 480 000 au Québec, dont 228 000 qui engloutissent plus de la moitié de leur revenu en loyer, au détriment de leurs autres besoins essentiels.
Selon le FRAPRU, un problème d’une telle ampleur aurait justifié non seulement que le gouvernement Harper maintienne ses subventions aux logements sociaux existants, mais aussi qu’il accroisse considérablement les sommes consacrées à de nouveaux logements. L’organisme est particulièrement scandalisé que le ministre Jim Flaherty n’ait pas profité de son budget pour répondre plus adéquatement aux problèmes extrêmes de surpeuplement et de délabrement des logements vécus dans les villages inuits du Nunavik et dans les communautés des Premières nations. « Comment peut-on être insensibles aux conditions de logements vécus en territoires autochtones, quand on sait tous les problèmes sanitaires et sociaux qu’elles engendrent », se demande François Saillant.