« Le cri d’alarme a été lancé il y a plusieurs années déjà, mais l’inertie du gouvernement rend la situation carrément dramatique et intenable pour les travailleurs de la Côte-Nord. Le gouvernement ne peut rester insensible face à cette situation et nous comprenons aujourd’hui l’exaspération des citoyens et des chômeurs qui n’ont plus d’autres choix que d’organiser des coups d’éclat pour se faire entendre », affirme le président de la FTQ, Daniel Boyer.
La centrale syndicale souhaite que ce cri du cœur des travailleurs de la région amène le gouvernement et la Commission de la construction du Québec (CCQ) à trouver une solution rapide aux problèmes de la main-d’œuvre locale.
De son côté, le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, rappelle qu’une table de concertation régionale et une seconde table de concertation ministérielle sur la question de la mobilité interrégionale des ouvriers ont déjà été mises sur pied, mais que rien n’a été fait depuis : « On a l’impression que ce gouvernement ignore carrément ses régions ! Les travailleurs de la construction se sentent laissés pour contre par les employeurs qui arrivent avec leur propre main-d’œuvre pour les contrats publics, alors que l’on subit actuellement une grande baisse d’activité dans plusieurs secteurs, dont les mines et la forêt ».
Une région malmenée
La Côte-Nord est également touchée de plein fouet par les politiques d’austérité du gouvernement libéral. Rappelons notamment les annonces de la disparition des primes d’éloignement dans la fonction publique, l’abolition des Conférences régionales des élus (CRÉ) et des Centres locaux de développement (CLD) qui porte un dur coup au développement régional, ainsi que l’abolition de plusieurs postes dans les directions régionales et différents services gouvernementaux.
« Il y a eu 17 suicides depuis le début de l’année, dont 6 dans les 5 dernières semaines. Ces tristes événements démontrent la détresse qui sévit actuellement dans la région. Un triste bilan d’une région pourtant pleine de ressources et d’une main-d’œuvre qualifiée et désireuse de rester dans sa région », déclare le conseiller régional de la FTQ, Bertrand Méthot.