Le 23 novembre, des travailleurs de divers entrepôts de Montréal se réuniront pour marquer le lancement de la Commission sur le travail dans les entrepôts, un projet de recherche mené par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) au cours de la dernière année. Le rapport de la Commission repose sur des recherches approfondies sur le modèle économique des entrepôts et de la logistique, ainsi que sur des entrevues avec des dizaines de travailleurs dans des entrepôts à Montréal.
Dans le cadre de ses recherches, le CTI a trouvé dans le secteur de la logistique un modèle économique fondé sur l’hyperexploitation d’une main-d’œuvre composée en grande partie de migrants.
Le lancement officiel du rapport aura lieu à 16h au CTI. Ce lancement inclura des témoignages de travailleurs, des ateliers pour mieux comprendre l’économie logistique ainsi que des performances musicales.
« Le travail dans les entrepôts à Montréal est structuré de manière à ce que les employés aient une capacité minimale d’organisation collective », dit Mostafa Henaway. Les travailleurs sont tenus de suivre un rythme éreintant, ne reçoivent ni équipement de sécurité ni formation, sont généralement rémunérés au salaire minimum ou juste au-dessus de celui-ci, et une minorité importante d’eux déclare être rémunérée sous le salaire minimum. Le vol de salaire est commun. S’ajoute à cela un manque de clarté dans la législation du travail, ce qui permet aux entreprises et aux agences de placement de se décharger de toute responsabilité dans les fréquents accidents de travail.
« Je vois des accidents. Une personne a pris la palette et elle est tombée à l’arrière », explique un travailleur. « Elle se rend ensuite à l’hôpital. » Après un accident, « ils [l’entreprise] n’appellent pas », dit un autre travailleur. « Ils attendent de voir si tu vas bien. C’est comme une blague. Ils ne m’aident pas pour rien ». D’autres travailleurs ont déclaré au CTI qu’ils ne déclarent même pas leurs blessures par peur de perdre leur emploi.
Le CTI a suivi l’évolution du secteur de la logistique au fil du temps et sonne l’alarme quant aux conditions qui dominent ce secteur en pleine croissance économique. Plus de 15 000 travailleurs de la région métropolitaine de Montréal travaillent dans des entrepôts, et l’expansion de ce secteur est une priorité dans la planification économique des divers gouvernements.
Les travailleurs d’entrepôt et le CTI soutiennent que l’expansion de cette industrie doit coïncider avec une amélioration spectaculaire des conditions de travail.
Alors qu’Amazon annonce son intention d’ouvrir un premier entrepôt de distribution à Montréal d’ici la saison des fêtes 2020, il est temps d’entamer une discussion sur les conditions dans lesquelles travaillent les travailleurs des entrepôts de Montréal. Bien que les conditions dans les entrepôts Amazon dans le monde aient généré une conversation publique importante sur la situation désastreuse des ouvriers des entrepôts de la compagnie, cette conversation doit être élargie. Amazon est tout simplement l’exemple le plus célèbre d’une tendance à la baisse des normes de travail dans ce secteur-clé.
*Rappel lancement*
Samedi 23 novembre, 16h
4755 Avenue Van Horne Bureau 110
Montréal, QC
H3W 1H8
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