Nous avons entendu l’appel de plus de 15000 scientifiques de 184 pays paru le 13 novembre 2017 dans lequel ils tirent la sonnette d’alarme sur l’état désastreux de notre planète. Nous avons compris qu’il s’agit de la dernière mise en garde, car si nous ne prenons pas les mesures adaptées « bientôt il sera trop tard ».
Nous, écologistes, altermondialistes, objecteurs de croissance, décroissants, souhaitons tirer les conséquences pratiques de cet appel, puisqu’il est bientôt « trop tard », c’est maintenant qu’il faut agir. Personne n’a aujourd’hui de réponses toutes faites mais nous savons que nous devons changer de paradigme dominant. L’issue n’est pas du côté de l’austérité et de la croissance mais plutôt d’une rupture avec le productivisme, l’extractivisme, la foi béate dans la techno-science, l’autoritarisme, le capitalisme.
Nous devons changer nos modes de production et d’existence, car ils sont à l’origine de la situation actuelle, et l’effondrement des ressources pourrait nous conduire à la barbarie. Mais nous ne partons pas de rien, nous savons que des alternatives existent déjà à l’échelle mondiale, qu’il faut faire converger ; nous savons aussi que le rêve des 99 % n’est pas d’imiter les 1 % contrairement à ce que voudraient faire croire les dominants.
Nous devons changer nos modes de production et d’existence mais nous savons que demain devra être mieux qu’aujourd’hui tout en divisant immédiatement par trois nos émissions de CO2 et en préservant les écosystèmes. Nous ne croyons plus aux lendemains qui chantent parce que nous voulons chanter au présent. La planète est suffisamment riche pour permettre à dix milliards d’humains de vivre bien si nous en préservons la biodiversité et savons vivre en harmonie avec les autres espèces.
Nos combats d’aujourd’hui doivent nous rapprocher de la société de demain.
Si le réchauffement climatique n’est pas endigué drastiquement, cela va provoquer des sécheresses massives et des famines mondiales. Pour que l’humanité ne disparaisse pas comme une entreprise en faillite, nous vous invitons à signer et à faire signer cet appel afin de prendre date en disant que la solution à moyen et long terme est du côté d’une société de la gratuité, émancipée de la contrainte du « toujours plus » de richesses économiques et de pouvoir sur les autres humains, les autres vivants et la planète.
Pour que l’humanité ne disparaisse pas comme une entreprise en faillite, nous vous invitons à signer et à faire signer cet appel afin d’exiger, dès maintenant, la fin des Grands Projets Inutiles imposés (de l’aéroport NDDL à Europacity en passant par le Grand Prix de France de F1), une réduction drastique du temps de travail (travailler moins pour travailler tous mieux), la généralisation des communs et de la gratuité (des transports en commun, des cantines scolaires, des services culturels et funéraires), une réduction drastique des inégalités de revenus et de patrimoine, un élargissement de la démocratie pour aller vers plus d’autonomie et de responsabilisation des peuples.
Tout doit être repensé dans le cadre de la critique de la croissance car la décroissance que nous soutenons ce n’est pas faire la même chose en moins, ce n’est pas l’éloge du sacrifice, c’est déjà construire une écologie des revenus avec un minimum et un maximum décents et revenir à des taux de prélèvement sur la nature supportables, c’est offrir un avenir dans un monde qui n’en offre plus.
Nous, écologistes, altermondialistes, décroissants, objecteurs de croissance amoureux du bien-vivre, appelons à une démarche commune pour construire un projet de transition vers une société d’a-croissance, juste et démocratique. Nous devrons pour cela dire notre volonté de nous rapprocher, afin de créer un mouvement d’idées riche de sa diversité, de mettre en réseau nos compétences et alternatives, de prendre des initiatives, d’initier des résistances, et de préparer des convergences avec tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la barbarie qui vient.
Le collectif de décroissant-e-s à l’initiative de l’appel, le 25 janvier 2018
Paul Ariès, Vincent Bruyère, Thierry Brugvin, Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Jean-Luc Pasquinet, Anne-Isabelle Veillot, Christophe Ondet, Michel Simonin, Christian Sunt
Liste des premiers signataires (par ordre alphabétique)
Yves-Marie Abraham, HEC Montréal (Québec) - Alain Adriaens, Député bruxellois honoraire, porte-parole du mouvement politique des Objecteurs de Croissance (B) - Christophe Aguiton, co-fondateur de SUD/solidaires - Gilles Alfonsi, Association des Communistes Unitaires - Gabriel Amard, militant pour l’eau, animateur La France Insoumise - Christian Araud, auteur - Paul Ariès, politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné(e)s - Isabelle Attard, ancienne députée écologiste - Geneviève Azam, économiste, ATTAC - Sylvie Barbe, écoféministe, yurtao - Julien Bayou, conseiller régional d’Île-de-France et porte-parole du parti Europe Écologie Les Verts - Renda Belmallem, co-fondatrice du Réseau Universitaire Décroissant (RUD) - Jean-Claude Besson-Girard, écrivain - Martine Billard, France insoumise, ex-députée de Paris - Christophe Bonneuil, Historien, directeur de la collection Anthropocène aux Ed. du Seuil - Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement de Paris (EELV) - François Briens, ingénieur et chercheur en socio-économie et prospective - Thierry Brugvin, sociologue - Thierry Brulavoine, porte-parole de la Maison commune de la décroissance, chroniqueur au journal La Décroissance - Vincent Bruyère, chargé de mobilisation citoyenne à AJENA - Florent Bussy, philosophe - Lionel Chambrot, Amis de la Décroissance Nancy - Fabrice Clavien, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE) - Yves Cochet, ancien ministre, président de l’institut Momentum - Mathieu Colloghan, artiste - Maxime Combes, économiste - Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique - Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, animatrice CADTM, auteure - Thomas Coutrot, économiste et membre d’ATTAC - Adrien Couzinier, énergéticien, membre d’Adrastia - Geneviève Decrop, sociologue - Robin Delobel, animateur revue du CADTM - Federico Demaria, économiste écologique, Research & Degrowth - Alessandro Di Giuseppe, comédien (« PAP’40 ») - Alessia Di Dio, journal Moins ! - Alix Dreux, co-fondateur de Jeudi Noir - Marc Dufumier, agronome - Jonathan Durand Folco, Université Saint-Paul (Quebec) - Renaud Duterme, CADTM et auteur de De quoi l’effondrement est-il le nom ? Timothée Duverger, chercheur - Jean-Baptiste Eyraud, militant associatif - Guillaume Faburel, professeur de géographie, université de Lyon - Yann Fievet, socioéconomiste - Gérard Filoche, syndicaliste - Fabrice Flipo, philosophe, Research & Degrowth - François Friche, journal Moins ! - Jean Gadrey, économiste, militant ATTAC - Jean-Marc Gancille, co-fondateur de Darwin eco-système - Diane Gariépy, Réseau québécois pour la simplicité volontaire - Jean-Pierre Garnier, sociologue urbain - François Geze, éditeur - Frédérique Giacomoni, éditrice (éditions Le passager clandestin) - Willy Gianinazzi, biographe d’André Gorz - Michèle Gilkinet, ancienne députée belge, objectrice de croissance - Mathilde Girault, doctorante en études urbaines, membre des Lucioles (Lyon) - Françoise Gollain, sociologue, objectrice de croissance - Didier Harpagés, professeur de sciences économiques et sociales - Yohann Hubert, porte-parole de la Maison commune de la décroissance - Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de L’Ecologiste - François Jarrige, historien - Andréa Kotarac, conseiller régional (FI) - Annie Lahmer, Conseillère Régionale EELV - Philippe Lamberts, Député Européen, Coprésident du Groupe des Verts/Alliance libre européenne - Paul Lannoye, ancien président du Groupe Vert au parlement européen et président du Grappe asbl- Belgique - Serge Latouche, professeur émérite, directeur de la collection Les Précurseurs de la Décroissance (Editions Le Passager Clandestin) - Romain Lauféron, désobéissant - Christophe Laurens, cofondateur du Master Alternatives urbaines - Stéphane Lavignotte, militant écologiste, pasteur - Anne Le Strat, consultante, ex-présidente d’Eau de Paris - Philippe Léna, géographe, sociologue, directeur de recherche émérite - Michel Lepesant, Maison commune de la décroissance (MCD) - Vincent Liegey, co-auteur d’Un Projet de Décroissance et coordinateur des conférences internationales de la Décroissance - Elise Lowy, Fondatrice de Mouvement Ecolo - Lucas Luisoni, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE) - Stéphane Madelaine, co-auteur d’un Projet de Décroissance, Le Havre - Pietro Majno-Hurst, médecin-chirurgien, Genève et Lugano, Suisse - Noël Mamère, ancien député - Florent Marcellesi, député européen - Charlotte Marchandise, candidate à l’élection présidentielle pour laprimaire.org - Louis Marion, philosophe - Eric Martin, professeur de philosophie, Collège Edouard-Montpetit - Myriam Martin, membre d’Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire - Gustave Massiah, économiste altermondialiste - Bertrand Méheust, écrivain, docteur en sociologie et spécialiste de parapsychologie - Myriam Michel, Utopia - Serge Mongeau, auteur - Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écosocialisme, conseillère régionale (PG-FI) - Marc Mosio, Décroissance idf - Barbara Muraca, Oregon State University - David Murray, éditeur, Ecosociété - Baptiste Mylondo, enseignant-chercheur en économie, partisan du revenu universel sans condition - Laure Noualhat, journaliste réalisatrice - Nicolas Oblin, Directeur de rédaction de la revue Illusio - Christophe Ondet, co-auteur d’un Projet de Décroissance, animateur d’un atelier vélo - Claudine Ottiger, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE) - Laurent Paillard, philosophe - Mathilde Panot, députée du Val de Marne (FI) - Jean-Luc Pasquinet, décroissance idf, technologos - Pascal Pavie, militant paysan - Antoine Peillon, grand reporter La Croix - Alexandre Penasse, rédacteur en chef du journal Kairos - Evelyne Perrin, sociologue, auteure - Dominique Plihon, économiste, porte-parole ATTAC - Christine Poilly, collectif anti gaz de schiste - Valentine Porche, co-fondatrice du Réseau Universitaire Décroissant (RUD) - Loïc Prud’homme, député de Gironde (FI) - Franck Pupunat, animateur Utopia - Gilles Quiniou, décroissance pays cathare - Yvon Quiniou, philosophe - Xavier Renou, désobéissant - Dany Robert Dufour, philosophe - Marie-Monique Robin, journaliste, réalisatrice du documentaire Sacré Croissance - Barbara Romagnan, ancienne députée PS - Daniel Rome, économiste, ATTAC - Pierre Rose, Objecteur de Croissance 62 ; collectif anti gaz de couche - Flora Sallembien, porte-parole de la MCD et membres de Décroissance IDF - Germain Sarhy, fondateur de la communauté Emmaüs de Lescar-Pau - Hélène Schmitt, décroissance Montpellier - François Schneider, Research & Degrowth, Can Decreix - Nicolas Sersiron, ancien président du CADTM-France, militant solidarité Nord/Sud - Pablo Servigne, chercheur in(terre)dépendant, auteur et conférencier - Michel Simonin, amis de la Décroissance Nancy - Agnès Sinaï, journaliste et maître de conférences à Science Po Paris - Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint de Politis - Christian Sunt, Décroissance Pays Occitan - Jacques Testart, biologiste, militant sciences citoyennes - Eric Toussaint, porte-parole international du CADTM - Nina Treu, coordinatrice Konzeptwerk Neue Ökonomie (Allemagne) - Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC - Anne-Isabelle Veillot, co-auteure d’Un Projet de Décroissance - François Verret, porte-parole de la MCD et membres de Décroissance IDF - Denis Vicherat, éditions Utopia - Maxime Vivas, écrivain, ex-référent littéraire d’ATTAC, administrateur du site legrandsoir.info - Patrick Viveret, philosophe - Jean-Pierre Worms, sociologue français, ancien député français et responsable associatif - Pierre Zarka, ancien député, ancien directeur de L’Humanité, animateur ACU (Ensemble !) - Olivier Zimmermann, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE) - Josef Zisyadis, président Slow Food Suisse
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