31 août 2024 Alencontre | tiré du site alencontre.org
http://alencontre.org/europe/allemagne/allemagne-la-montee-en-puissance-de-lafd-ce-nest-pas-seulement-un-phenomene-de-lest.html
Entre-temps, il est impossible de l’ignorer : l’AfD est clairement la force politique la plus forte à l’Est. Les autres partis sont nettement distancés. Et cela ne changera pas si la politique au niveau fédéral et régional ne change pas fondamentalement.
La question de savoir pourquoi l’AfD connaît un tel succès en Allemagne de l’Est était et reste en débat. Les « analyses » et études afférentes du côté bourgeois ne se sont pas fait attendre. Une étude de l’université de Leipzig, par exemple, fournit des informations à ce sujet. Selon cette étude, la démocratie a du mal à s’imposer auprès des habitants de l’Est, ce qui s’explique notamment par leur expérience de la RDA (République démocratique allemande-DDR). L’étude attribue la propension des Allemands de l’Est à voter pour l’AfD à leur type de socialisation en RDA.
Parmi les autres explications du « phénomène », l’arrivée massive de demandeurs d’asile dans le pays figure en première place. Le 12 juin, le RBB (Rundfunk Berlin Brandenburg) écrit sur son site web : « En résumé, la peur de perdre ses origines et son identité pousse de nombreuses personnes de l’Est, socialement relativement homogène, vers l’AfD ».C’est donc bien cela : les Allemands de l’Est sont plus sensibles aux slogans xénophobes et réactionnaires. L’étude de l’université de Leipzig semble le confirmer. Selon cette dernière, ces personnes se profileraient surtout en Saxe, en Thuringe et en Saxe-Anhalt. Dans ces Länder, une personne sur deux souhaiterait un « parti fort » incarnant la « communauté du peuple », comme alternative à la démocratie pluraliste des partis. L’étude met l’accent sur deux conclusions. On peut y lire : « En Allemagne du centre (Mitteldeutschland) en particulier, il existe un pourcentage élevé de personnes ayant des attitudes d’extrême droite ainsi qu’un faible pourcentage de personnes qui s’opposent clairement aux thèses d’extrême droite. Dans certains Länder, les déclarations au contenu clairement d’extrême droite ne sont rejetées que par 20 à 30% ». Deuxièmement, « si une majorité des personnes interrogées se sentent démocrates, une grande majorité n’est pas satisfaite de la démocratie telle que les gens la vivent au quotidien”. Voilà ce que dit l’étude de l’université de Leipzig.
D’autres analyses, enquêtes et études vont dans le même sens. Il n’est pas rare que cela soit effectué avec une arrogance occidentale. Sans le dire, on pense dans certains cercles que les « Ossis » [qualificatif dédaigneux utilisé pour désigner les personnes provenant de l’ancienne Allemagne de l’Est] doivent encore apprendre ce qu’est la démocratie.
Un autre coup de théâtre
Début octobre, les élections régionales ont eu lieu en Hesse et en Bavière. Et quelle « surprise ». En Hesse [capitale Wiesbaden], l’AfD arrive en deuxième position avec 18,4%, derrière la CDU. Et en Bavière, les voix pour l’AfD augmentent également de manière significative. Avec 14,6% (élections régionales 2018 : 10,2%), elle devient le troisième parti au parlement régional bavarois, derrière la CSU (Christlich-Soziale Union in Bayern) et les Freie Wähler [association qui s’est transformée en parti en 2009]. Une Alice Weidel [députée au Bundestag depuis 2017, dirigeante de l’AfD, réside très souvent dans le canton suisse de Schwytz] rayonnante de joie constate devant les caméras de télévision le soir des élections : « L’AfD n’est plus un phénomène de l’Est ».
Sur ce point, Alice Weidel a raison. La thèse selon laquelle la montée en puissance de l’AfD serait avant tout le résultat du type de socialisation des gens en RDA n’est donc plus défendable en la circonstance. Il doit y avoir d’autres raisons qui font que le parti attire une partie de l’électorat. Les spécialistes de processus électoraux se voient répondre que de nombreux électeurs de l’AfD souhaitent, en votant en faveur de l’AfD, rejeter les autres partis et surtout donner une leçon au gouvernement fédéral.
La raison de ce désir de donner une leçon est vite trouvée. Dans un article récent, la FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) a donné la parole à un retraité de Nordhausen en Thuringe, qui a expliqué son engagement pour l’AfD. Il disait qu’il se sentait mal « à cause des migrants que l’Allemagne « transfère », des « politiciens corrompus » et des « saloperies des Vert·e·s, ces bavards ». Tout ne fait qu’augmenter, les loyers, le pain, le chauffage ; les Ukrainiens reçoivent tout et lui, avec sa misérable retraite de l’Est, bien trop peu ».
Cet homme évoque un problème qui n’est guère abordé dans les analyses et les études habituelles, à savoir les conditions sociales dominantes. Après les deux élections régionales en Bavière et en Hesse, le quotidien berlinois Tagesspiegel écrivait : « Le parti de droite a particulièrement du succès auprès des « petites gens », c’est-à-dire dans le milieu des ouvriers et ouvrières, des employé·e·s et des indépendants aux revenus plutôt modestes, qui ont soit un diplôme de fin d’études secondaires, soit un baccalauréat. Chez les personnes n’ayant pas le baccalauréat, la part de l’AfD se situe entre un cinquième et un quart. Parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, environ dix pour cent votent “à l’extrême droite” ». Là encore, la situation sociale concrète de ces personnes n’est pas abordée. Pour ce quotidien, leur comportement électoral est plutôt un problème d’éducation.
L’article confirme pourtant la motivation de ce groupe d’électeurs à voter pour l’AfD. Ce sont en effet les dites petites gens et le « milieu ouvrier » qui doivent actuellement payer les conséquences de la politique fédérale allemande. Les études le confirment. Ce sont plus souvent que la moyenne des hommes âgés de 45 à 59 ans et des chômeurs qui votent pour l’AfD. Leurs revenus sont généralement faibles ou se situant près de la moyenne. Et leur situation économique se détériore suite à la hausse générale des prix. Tout devient plus cher. Les prix des denrées alimentaires notamment creusent de gros trous dans le budget des ménages. Dans ce domaine, le taux d’inflation est environ deux fois plus élevé que le taux officiel [l’indice harmonisé utilisé par la BCE se situe à 2% sur un an, une première depuis 2021]. Cela entraîne concrètement des reculs du salaire réel, d’autant plus que les augmentations conventionnelles (tarifaires) passées sont restées bien en deçà du taux d’inflation. La colère monte contre les gouvernements fédéral et régionaux, dont la politique est à l’origine de l’explosion des prix. La guerre en Ukraine et les sanctions qui ont suivi contre la Russie ont eu des répercussions sur l’économie et les salarié·e·s. Alors que l’économie répercute la hausse des prix, ce sont les travailleurs et travailleuses qui en pâtissent. Ce sont eux qui paient la facture.
Tout cela se produit à une époque où l’industrie s’affronte à de grands bouleversements. L’évolution technique vers une économie et une mobilité climatiquement neutre entraînera des réductions de personnel dans de nombreuses entreprises. Cette dynamique est déjà, en partie, commencée. Dans de nombreux secteurs, des délocalisations et des mutations structurelles massives sont prévues. Certains économistes parlent même d’une désindustrialisation de l’Allemagne [la conjoncture est actuellement négative : -0,1% au deuxième trimestre 2024]. Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses personnes soient de plus en plus inquiètes. Leur situation économique est mauvaise et ils ne voient aucune perspective pour eux et leur famille. C’est encore plus vrai pour l’Allemagne de l’Est. Nombreux sont ceux qui sont encore traumatisés par les événements du début des années 1990, lorsque l’industrie de l’ex-RDA a été démantelée à grande échelle et qu’une forme brutale de capitalisme a été introduite. Tout cela devrait-il recommencer à leurs yeux sous d’autres modalités ?
Les accords conventionnels « délaissés » par le Capital
Entre-temps, cette évolution a également atteint l’Ouest. Le nombre d’entrepreneurs qui fuient les conventions collectives ne cesse d’augmenter depuis des années. L’Institut de recherche sur le marché du travail et les professions (IAB-Institut für Arbeitsmak und Berufsforschun) et des études du DGB (Deutscher Gewerkschaftsbund) rapportent que dans l’ensemble de l’économie, la part des salarié·e·s travaillant dans des entreprises conventionnées a baissé de 26 points de pourcentage en Allemagne de l’Ouest entre 1996 et 2022, et de 23 points de pourcentage en Allemagne de l’Est – en partant d’un niveau nettement plus bas. Cette évolution s’explique en grande partie par le recul des conventions collectives sectorielles dans le secteur privé, car celles du secteur public sont restées largement stables sur la période considérée. Par conséquent, seule la moitié des salarié·e·s est encore soumise à des conventions collectives. Si l’on tient également compte du fait que l’ensemble du secteur public est lié à 98% par des conventions collectives, la triste misère du secteur privé devient manifeste. La situation des salarié·e·s des entreprises d’Allemagne de l’Est est particulièrement négative. A l’exception des usines automobiles de Zwickau [Saxe] et de Leipzig [Saxe] et l’industrie microélectronique de Dresde [capitale de la Saxe], il n’y a pratiquement plus d’entreprises de plus de 1000 salariés. Les moyennes et petites entreprises n’ont pas de conventions collectives. Les salaires qui y sont versés dépendent en grande partie de la « bonne ou mauvaise volonté » de la direction de l’entreprise concernée. Mais toutes agissent naturellement en fonction de leurs intérêts et tentent de faire baisser les rémunérations autant que possible.
Des zones sans comité d’entreprise
Au niveau de l’entreprise, la loi sur l’organisation des entreprises régit la représentation des intérêts des salariés. Les comités d’entreprise [Betriebsrat] sont chargés d’appliquer et de contrôler les conventions collectives en vigueur, négociées par les syndicats et les représentants des employeurs. Comme la plupart des entrepreneurs ne sont intéressés ni par les conventions collectives ni par les comités d’entreprise, ils essaient de faire en sorte que leurs entreprises soient exemptes de comité d’entreprise et de les garder ainsi. En effet, lorsqu’un comité d’entreprise existe, il est plus facile pour un syndicat d’accéder à l’entreprise et de gagner le personnel à sa cause. Pour atteindre leur objectif, les entrepreneurs n’hésitent presque pas à utiliser tous les moyens, souvent même délictueux, pour perturber les comités d’entreprise existants dans leur travail et empêcher la création de nouveaux comités d’entreprise. Les entrepreneurs sont tout à fait « performants » dans ce « travail ». Ainsi, l’IAB constate, dans une enquête représentative, que seuls 41% des salariés d’Allemagne de l’Ouest et 36% des salarié·e·s d’Allemagne de l’Est travaillent dans des entreprises dotées d’un comité d’entreprise. Les conséquences pour les salariés concernés sont considérables. Dans une entreprise où il n’y a pas de comité d’entreprise, le travailleur individuel est en fin de compte livré, « seul », à l’arbitraire de la direction. Les choses peuvent aller très mal, comme le montrent de nombreux exemples individuels. Même si une direction mène une politique du personnel « raisonnable », l’opposition d’intérêts entre le capital et le travail n’est pas abolie. Et il n’y a pas de pouvoir institutionnel qui s’oppose aux intérêts du capital.
« L’être des hommes et la conscience »
Seule une minorité des salarié·e·s travaillant dans le secteur privé (à partir de cinq personnes) travaille dans des entreprises qui ont à la fois un comité d’entreprise et qui sont affiliées à une convention collective de branche. Ce secteur ne représente qu’un petit quart (24%) des salarié·e·s d’Allemagne de l’Ouest et à peine un septième (14%) de ceux d’Allemagne de l’Est. Le reste des salarié·e·s travaille de manière non réglementée et sans possibilité de défendre ses propres intérêts par le biais d’un comité d’entreprise. Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail sont le quotidien de ces personnes. Ils ne se retrouvent pas dans la politique de tous les jours, ils n’y sont pas présents. Un sentiment d’impuissance s’installe, une colère contre « ceux d’en haut » et contre les forces anonymes qui leur rendent la vie difficile. C’est Karl Marx qui a constaté que le développement économique entraînait des changements dans les relations sociales, la culture et la politique. Il a forgé la phrase « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience » [2].Et cette vie a concrètement changé pour l’électorat de l’AfD, qui est issu de la classe ouvrière. Ces électeurs et électrices ne veulent plus continuer comme avant. Ils veulent que quelque chose change fondamentalement. Et c’est là que l’AfD s’impose. Toutefois, la majorité d’entre eux et elles ne votent pas pour l’AfD parce qu’elle présente des tendances fascistes, mais parce que c’est le parti sur lequel tout le monde, des médias aux autres partis, réagit avec nervosité.
L’AfD, une solution aux problèmes ?
L’AfD se présente comme une « solution aux problèmes » qui répond aux préoccupations des « petites gens » [elle fait référence à une conception ethno-nationaliste de « l’Allemand »]. Ce faisant, elle renoue habilement à la xénophobie existante au sein de la population et fait des migrant·e·s, des demandeurs d’asile et des réfugiés des boucs émissaires. Tous les problèmes de la société leur seraient imputables. Le parti part également du principe que son électorat ne s’intéresse pas de près à son programme. Car s’ils le faisaient, ils constateraient que presque tout ce que l’AfD défend est contraire à leurs propres intérêts. L’AfD défend une politique économique et financière extrêmement néolibérale. Elle s’engage dans presque tous les domaines pour des baisses d’impôts et contre des hausses d’impôts. Il s’oppose à l’imposition des grandes fortunes et veut supprimer complètement l’impôt de solidarité pour les hauts revenus. Il en va de même pour la politique économique, dans laquelle l’AfD veut généralement réduire le rôle de l’Etat et augmenter le pouvoir du marché. S’il parvenait à imposer ses exigences, ses propres partisans seraient dans une situation pire. Mais ce n’est pas le problème pour les électeurs et électrice de l’AfD. En votant, ils veulent faire pression sur le gouvernement fédéral, ce qui leur réussit manifestement.
Le DGB, solution aux problèmes ?
Manifestement, les syndicats et le DGB ont eux aussi remarqué le lien entre le comportement électoral et la situation sociale des salarié·e·s. Dans une étude publiée mi-novembre 2023, le DGB aborde ce sujet. La confédération syndicale y exige des entrepreneurs qu’ils mettent fin à la tendance négative en matière de conventions collectives. Une campagne « Tarifwende » [Un tournant en matière de conventions collectives] doit y contribuer. Celle-ci s’adresse en particulier au gouvernement fédéral. Dans leur accord de coalition, les partis de l’Ampel [coalition « feu tricolore »:Vert·e·s, SPD, FDP-libéraux] avaient annoncé plusieurs initiatives sur le thème de l’adhésion aux conventions collectives. Ainsi, une loi fédérale sur le respect des conventions collectives devait veiller à ce que les marchés publics ne soient attribués qu’à des entreprises liées par des conventions collectives. Par ailleurs, de nouvelles règles de maintien des conventions collectives en cas de délocalisation d’entreprises ainsi que la création d’un droit d’accès numérique pour les syndicats dans les entreprises afin de renforcer la co-décision [Mitbestimmung] devaient être mises en place. Mais rien n’a été fait jusqu’à présent, constate le DGB lors de la conférence de presse prévue à cet effet. Stefan Körzell, membre du comité directeur de la DGB, a déclaré : « Nous ne voulons pas et ne devons pas accepter cette évolution plus longtemps si nous voulons préserver notre modèle social et économique ». Il a appelé les entrepreneurs à « assumer à nouveau leur responsabilité sociale – et d’ailleurs aussi leur véritable mission constitutionnelle : convenir avec nous de conditions de travail et de conditions économiques ». « Et le tout devrait alors – selon la présidente [depuis 2022] de la DGB Yasmin Fahimi [qui fut secrétaire générale du SPD de janvier 2014 à décembre 2025] – « entrer avec nous dans une nouvelle phase de partenariat social (…)÷. Partenariat social ! Comme si le partenariat social n’existait pas déjà en abondance. Le partenariat social dissimule les conflits d’intérêts entre le capital et le travail. Il fait partie du problème.
Il a pour effet que les salarié·e·s ne trouvent pas d’orientation politique. Par exemple, les discussions sur la lutte contre l’inflation dans le cadre de l’« action concertée » du gouvernement fédéral au début de cette année ont très certainement contribué à ce que les syndicats fassent des concessions sur les augmentations de salaires lors des négociations collectives. Les discussions entre le gouvernement fédéral, les entrepreneurs et les directions syndicales n’ont pas fait l’objet d’une grande attention de la part des médias et leurs résultats n’ont pas non plus été publiés en détail. Mais il est étrange que tous les résultats des conventions collectives suivantes aient été dépassés par l’inflation. Voilà ce qu’est le partenariat social dans la pratique. Pourtant, la volonté des travailleurs et travailleuses d’entrer en conflit était visiblement présente. Une grève obligatoire [Erzwingungsstreik] [3] pour faire valoir une revendication aurait été possible dans de nombreux syndicats. Même si les entreprises non couvertes par une convention collective n’avaient pas été impliquées, cela aurait été un signal pour les salarié·e·s de ces entreprises de devenir eux-mêmes actifs. Ils auraient ainsi vu qu’il est possible d’obtenir beaucoup en s’organisant, en se montrant solidaires et en luttant pour un objectif dans leur propre intérêt collectif. Lors d’une grève, les participant·e·s savent clairement de quel côté ils/elles se trouvent. L’attitude politique de tous les salarié·e·s n’aurait certainement pas changé. Une partie d’entre eux continuerait probablement à avoir des attitudes conservatrices et xénophobes. Mais chez beaucoup d’entre eux, elles auraient été repoussées et il aurait été plus difficile pour l’AfD de pénétrer dans ce milieu d’ouvriers et d’employés.
Il est difficile de prédire la suite des événements. L’industrie et de nombreuses entreprises, et donc les travailleurs, s’affrontent à de grands défis. L’évolution technique vers une économie climatiquement neutre et l’e-mobilité a des répercussions importantes. Il y aura des changements dans les entreprises et l’industrie, comme nous l’avons déjà décrit. Et cela signifie qu’il y aura aussi des luttes défensives. L’issue de ces luttes n’est toutefois pas certaine. Elles dépendront des rapports de force que les salarié·e·s développeront avec leurs syndicats. Si les salarié·e·s parviennent à garantir leurs emplois et à influencer positivement les changements prévus, leur confiance en eux-mêmes s’en trouvera nettement renforcée. Un parti comme l’AfD sera alors moins attrayant pour ces personnes. (Article publié dans Arbeiterstimme, Nr. 224, 2024 ; traduction rédaction A l’Encontre)
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[1] Les derniers sondages sur les intentions du mois d’août (9 août ou 24 août) – donc peut avant les élections du dimanche 1er septembre donnent les résultats suivants :
Thuringe
AfD : 30%, CDU : 21%, SPD : 6%, BSW (Sahra Wagenknecht) : 17%, FDP : 3%, Grüne : 4%, Die Linke : 14%
Saxe
AfD : 32%, CDU : 30%, SPD : 6%, Grüne : 6%, BSW (Sahra Wagenknecht) : 15%, Die Linke : 4%, FDP : 2%
Brandebourg (élections le 22 septembre)
AfD : 24%, SPD : 20%, CDU : 19%, Grüne : 5%, BSW (Sahra Wagenknecht) : 17%, FDP : 2%, Die Linke : 4%
(Le seuil pour être élu se situe à 5% des suffrages.) (Réd. A l’Encontre)
[2] Dans L’idéologie allemande, de Marx et Engels (Ed. Sociales, 1968, pp.51-52), il est écrit : « Si, dans toute l’idéologie, les hommes et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une camera obscura (chambre noire), ce phénomène découle de leur processus de vie historique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique […]. Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. Dans la première façon de considérer les choses, on part de la conscience comme étant l’individu vivant, dans la seconde façon, qui correspond à la vie réelle, on part des individus réels et vivants eux-mêmes et l’on considère la conscience uniquement comme leur conscience [variante dans le manuscrit : uniquement comme la conscience de ces individus ayant une activité pratique] […]. Ces prémisses, ce sont les hommes, non pas isolés et figés de quelque manière imaginaire, mais saisis dans leur processus de développement réel dans des conditions déterminées, développement visible empiriquement. Dès que l’on représente ce processus d’activité vitale, l’histoire cesse d’être une collection de faits sans vie, comme chez les empiristes, qui sont eux-mêmes encore abstraits, ou l’action imaginaire de sujets imaginaires, comme chez les idéalistes. » (Réd. A l’Encontre)
[3] Définition de la grève obligatoire : si les négociations collectives ont échoué et que les membres du syndicat ont voté en faveur d’une grève lors d’un référendum, un appel à une grève dite obligatoire peut être lancé. (Réd. A l’Encontre)
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