Édition du 12 novembre 2024

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Afrique du sud

Afrique du Sud. Cyril Ramaphosa relance le néolibéralisme (II)

Quant aux prétendus « meilleurs arrangements sécuritaires mondiaux », le monde est ironiquement bien plus dangereux depuis que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, et Afrique du Sud) ont pris leur forme actuelle en 2010 : en Syrie, dans les Etats du Golfe, en Ukraine et en Pologne, dans la péninsule coréenne, au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, ainsi qu’au sud de la mer de Chine. Même la frontière indo-chinoise est touchée par des affrontements, lesquels ont été près de faire capoter le sommet annuel des BRICS au milieu de l’année 2017.

Tiré de À l’encontre.

Turbulences géopolitiques

Le boycott de Narendra Modi du sommet de la Belt and Road Initiative [1], en mai dernier, était dû à l’intrusion du méga-projet de Beijing sur le terrain de ce que New Delhi considère comme ses propres terres du Cachemire, détenues aujourd’hui par le Pakistan. Il s’agit pour Xi Jiping du lopin de terre crucial reliant la Chine occidentale au port de Gwadar [extrême sud-ouest du Pakistan], sur la mer d’Arabie.

En tant que bloc géopolitique, les interventions publiques en matière de sécurité des BRICS se sont déroulées strictement dans le contexte du G20. Tout d’abord, en septembre 2013, les BRICS ont empêché Barack Obama de bombarder la Syrie en faisant pression lors du sommet de ce groupe plus large à Saint-Pétersbourg. Ensuite, dix mois plus tard à Amsterdam, les BRICS ont soutenu l’invasion russe (ou « libération ») de la Crimée après que l’Occident a menacé d’expulser Moscou du G20 ; de la même manière que les Etats-Unis et l’Europe avaient jeté Vladimir Poutine hors du G8, aujourd’hui G7. Toutefois, lorsque Donald Trump est venu, en juillet dernier, au sommet du G20 à Hambourg, les dirigeants des BRICS se sont révélés très polis malgré les nombreux appels visant à sanctionner les Etats-Unis en raison de leur retrait des engagements sur le climat à peine un mois plus tôt.

Heureusement, la sécurité militaire et politique de la région d’Afrique australe s’est améliorée par rapport à des époques antérieures. Plus de deux millions de personnes ont été tuées par des régimes blancs et leurs auxiliaires sur les fronts de la lutte contre le colonialisme et l’apartheid au cours des décennies 1970 et 1980, en particulier au Mozambique et en Angola. Un plus grand nombre encore sont morts à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) au début des années 2000, période et région d’extraction extrême des ressources minières. Les deux interventions armées récentes de Pretoria dans la région se sont faites en jonction avec les troupes de maintien de la paix de l’ONU en RDC (de 2013 à aujourd’hui) et pour aider le régime autoritaire aux abois de la République centrafricaine (2006-13).

Ces deux interventions sont vues comme des échecs politico-militaire sous-impérialistes dans la mesure où les violences se poursuivent dans les deux pays. A Bangui, capitale de Centrafrique, plus d’une dizaine de soldats de Pretoria ont été tués en mars 2013 en défendant des entreprises de Johannesburg, qui ont passé des contrats juteux, à peine quelques jours avant la tenue du sommet « Gateway to Africa » des BRICS à Durban, en Afrique du Sud.

Pour ce qui a trait à la sécurité locale, des soulèvements majeurs en protestation contre les injustices ont été réprimés et font l’objet d’une surveillance très étroite dans chacun des pays des BRICS. Le pire moment, en Afrique du Sud, s’est déroulé le 16 août 2012 lorsqu’une trentaine de mineurs ont été massacrés par la police. Cette dernière « agissait ostensiblement » à la demande explicite (transmise par courriel le jour avant) du principal actionnaire local de la compagnie minière de la platine Lonmin, qui exigeait une « action décisive » contre les « infâmes criminels ». C’est-à-dire les 4000 mineurs engagés dans une grève sauvage contre des salaires de misère et des conditions de vie déplorables. L’actionnaire n’était autre que Cyril Ramaphosa.

Les excuses présentées par Ramaphosa en 2017 à propos de la formulation du courriel ont été rejetées par les familles des victimes comme relevant d’une posture dépourvue d’authenticité. Son engagement contraignant sur le plan légal – alors qu’il était à la tête de l’exécutif du Comité de transformation de Lonmin entre 2010 et 2013 – de construire 5500 logements pour les mineurs ne s’est jamais traduit dans la réalité. Sous le règne de Ramaphosa, seules trois maisons ont été construites, laissant les taudis de Wonderkop et de Nkaneng sans approvisionnement électrique et sanitaire (excepté les énormes pylônes qui, passant au-dessus, fournissent l’électricité à la fonderie de platine, quelques centaines de mètres plus loin).

Pour sa défense, il a avancé de prétendues difficultés financières suite à l’effondrement économique mondial de 2008. La Banque mondiale lui avait pourtant alloué un prêt de 100 millions de dollars pour y faire face. Ramaphosa, au lieu de cela, a décidé d’utiliser des fonds de la compagnie pour acheter des services marketing dans les Bermudes d’une valeur de 100 millions de dollars, par le biais de son contrôle, via Shnaduka, exercé sur la principale firme partenaire du Black Empowerment de Lonmin, une entreprise qui, pour reprendre les paroles de l’avocat de Lonmin, « a refusé pendant de nombreuses années d’accepter la nouvelle structure » afin de mettre un terme à l’évasion fiscale vers les Bermudes – de la même façon qu’il s’est dirigé vers des paradis fiscaux pour ses autres entreprises.

Le poison des BRICS

La plus grande part du sens commun voulant que les BRICS suivent un agenda contre l’Occident est donc douteuse. Même sur le plan de la sécurité individuelle, plusieurs politiciens sud-africains de premier plan sont préoccupés. Zuma lui-même a affirmé régulièrement que le fait qu’il a failli mourir en 2014 d’un composé toxique du ricin, avant d’être rapidement pris en charge pendant deux semaines en Russie, était lié aux BRICS.

En août dernier, il a déclaré devant les membres de l’ANC de sa circonscription rurale au KwaZulu-Natal (le lieu d’un grand nombre d’assassinats politiques), « j’ai été empoisonné et je suis presque mort parce que l’Afrique du Sud a rejoint les BRICS sous ma direction ». Zuma a renouvelé cette accusation trois mois plus tard lors d’une interview à la télévision, laissant entendre qu’il s’agissait d’un complot occidental. Quelques jours avant d’être jeté à la porte, sa famille a régurgité l’idée que « l’Occident » était responsable de sa chute.

Ramaphosa est-il un antidote face aux accomplissements au jeu des BRICS de Zuma ? Oui, selon le BRICS Post, dont le correspondant en Afrique du Sud a appelé à un remplacement de leadership immédiat. La branche sud-africaine du BRICS Business Council, dirigée par le magnat local de la presse Iqbal Survé (à la tête du The Sekunjalo Group, sis à Capte Town ; il contrôle un nombre impressionnant de journaux, de publications online, etc.), a proposé des titres d’un cynisme surprenant suite au discours de Zuma devant le Congrès de l’ANC en décembre : « Vintage Zuma lance un chant de cygne vengeur, dépourvu de toute responsabilité » et « Ramaphosa se prépare à faire face à un avenir sombre pour l’Afrique du Sud ». De tels titres participent à la cacophonie des plaintes contre Zuma émanant des milieux d’affaires et de la société civile. Accompagnées par un changement de pouvoir rapide au sein de l’ANC, elles ont conduit à l’expulsion de Zuma de la présidence.

Les BRICS sont aussi devenus un facteur politique local, car quelques heures avant qu’il ne quitte son poste, le 14 février, Zuma a déclaré à la chaîne nationale : « En vue du sommet, des BRICS, je devrais être en position de vous introduire [Ramaphosa] aux autres dirigeants en disant voici le camarade qui prend ma suite. Cela aussi pour éviter l’impression qui existe que Zuma a été expulsé par un coup de coude. » Et, selon Zuma, son successeur « a été d’accord. Il a dit que c’était une bonne proposition. Nous étions tous d’accord. » La confirmation est venue quelques jours plus tard.

Le soupire collectif de soulagement qui s’est fait entendre dans la plupart des couches de la société sud-africaine – principalement dans les rangs de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie – est tempéré, du côté de la gauche, par la connaissance approfondie des engagements de Ramaphosa pour une politique minière extrême. Il est bien possible que – bien qu’il ait jusqu’ici compté sur les puissances capitalistes occidentales et les riches Blancs d’Afrique du Sud pour l’approvisionnement de ses fonds et pour ses opportunités de franchises – Ramaphosa se tourne également vers ses nouveaux alliés des BRICS, en particulier s’il en vient à des responsabilités plus difficiles, telle que l’imposition d’une austérité budgétaire.

Il est toutefois plus probable, après un accueil à contrecœur du sommet des BRICS à Sandton, qu’il témoigne seulement de tièdes gestes symboliques envers les BRICS. C’est certainement de cette façon que Ramaphosa gouvernera très probablement l’Afrique du Sud : suivant le courant afin de ne pas ébranler le bateau capitaliste. Dans un pays où les inégalités sont les plus importantes, il s’agit de la poursuite d’un empoisonnement différent, mais d’un type proche.

Des paroles de gauche, un budget de droite

Mardi 20 février, Ramaphosa a offert ces belles paroles dans une réponse formelle aux critiques de son « Adresse sur l’état de la nation » devant la principale chambre législative du pays : « Les personnes les plus importantes ne sont pas celles qui arpentent les tapis rouges du parlement, mais celles qui passent leurs nuits sur les bancs à ses portes. » 

Mercredi 21 février, malgré des affirmations contraires, la stratégie budgétaire du ministre des Finances, Malusi Gigaba, frappe de manière disproportionnée près des deux tiers de Sud-africains qui survivent en dessous de la ligne de pauvreté ; et non pas 55% comme le prétendent les statistiques officielles d’Afrique du Sud, StatsSA. Cette agence, selon l’unité de recherche sur le travail et le développement d’Afrique du Sud de l’Université du Cap, utilise une ligne de pauvreté plus basse d’au moins un quart par rapport à ce qu’elle devrait être. Et pour ceux qui se trouvent au-dessus et disposent d’économies, 43 milliards de dollars sur le total des fonds d’investissement institutionnels, s’élevant à 843 milliards, ils pourront bientôt s’abriter à l’étranger en raison d’un contrôle des changes plus flexible.

En 1991, la taxe sur la valeur ajoutée (la TVA) a remplacé, sur requête du FMI, une taxe générale sur les ventes, malgré les protestations vigoureuses du Congress of South African Trade Unions (Cosatu). Le Cosatu a finalement exigé – avec succès – que certains biens alimentaires ne soient pas taxés. La dernière hausse de la TVA date de 1993, principalement en raison des pressions des organisations de travailleurs. S’dumo Dlamini, le président du Cosatu, se souvient : « Le gouvernement d’apartheid s’est effondré parce qu’il était sous pression alors que le pays opérait une transition vers la démocratie. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, la TVA a augmenté. C’est une mauvaise chose pour les pauvres. C’est une mauvaise chose pour les travailleurs qui suent tous les jours. »  

Carol Paton, du Business Day’s, a en outre observé : « Du côté des dépenses, ce sont les communautés pauvres qui ont été les plus grands perdants, en raison des coupes dans des entités publiques telles que le service des passagers des trains d’Afrique du Sud et alors que les prêts pour les infrastructures dans les provinces et les municipalités ont été dévastés. » 

Le Parti communiste d’Afrique du Sud ajoute : « Il est simplement faux d’affirmer, ainsi que l’a fait le ministre des Finances, que le 20% le plus pauvre ne sera pas touché par la hausse de la TVA. Pire encore, d’autres taxes indirectes, comme la redevance sur le carburant, auront un impact accru sur le coût de la vie, en particulier pour les pauvres. » 

L’une des ONG les plus respectées dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, la Pietermaritzburg Agency for Community Social Action (Pacsa), a scruté le panier mensuel d’un consommateur à faibles revenus. Il en résulte que, désormais, dès lors que moins de la moitié des 38 composantes du panier ne sont pas taxées, la TVA mensuelle seulement pour des achats d’aliments atteindra 19 dollars (la hausse de TVA de 1% représentant une augmentation de 1 dollar 30). Julie Smith, une chercheuse de la Pacsa, observe qu’« afin de confectionner un repas, les ménages de la classe laborieuse n’utilisent pas seulement des aliments non taxés. Une mère n’envoie pas son enfant à l’école avec seulement quelques tranches de pain noir ; elle l’envoie avec un sandwich, ce qui exige, en plus du pain, de la margarine, du beurre de cacahuète ou du jambon, du fromage ou du polony [saucisse à base de viande hautement transformée, une épidémie de listériose, occasionnant plusieurs dizaines de morts, liée à ces saucisses vient d’éclater en Afrique du Sud]. Or, tous ces aliments sont soumis à la TVA. »

L’allocation familiale (Child Support Grant) a été élevée de 6,6% en octobre, atteignant 35,50 dollars mensuels, soit plus que le taux d’inflation prévu à 5,5%. Pacsa affirme toutefois que pour plus de 12 millions d’enfants dépendants de cette allocation, le rythme de l’inflation est bien plus élevé : « Au cours des derniers six mois, le coût pour nourrir des enfants âgés entre 10 et 13 ans – avec un régime de base mais nutritif – a crû de 8,8% pour atteindre 51 dollars. » Les allocations pour personnes âgées dont bénéficient 3,4 millions de pensionnaires ont aussi été augmentées plus que le taux officiel d’inflation, à 148 dollars mensuels à partir du mois d’octobre, mais cette hausse reste en deçà du taux actuel d’inflation des aliments.

Pour ce qui est des gagnants, plusieurs années de protestations étudiantes (dans les universités) énergiques ont été récompensées par une augmentation du budget annuel de 1,65 milliard de dollars pour 2020, de sorte qu’au moins le début d’une éducation tertiaire gratuite figure désormais au budget.

« Un véritable assaut néolibéral »

M. Gigaba, ministre des Finances, n’a toutefois imposé aucune hausse substantielle de l’impôt sur la fortune, ce qui est révélateur des sphères où réside le véritable pouvoir social de l’un des pays les plus inégalitaires au monde. Manifestement ravi, John Campbell, de Chartered Wealth Solutions [un fonds de pension et assurance vie], a remarqué : « Il n’y a pas eu de changements sur les taux marginaux de l’impôt sur le revenu, sur le taux de l’impôt sur les trusts (45%) ou encore sur l’impôt sur les entreprises (28%). Les droits de transfert lors de ventes de propriété n’ont également pas été
modifiés. »

Certes, ceux qui se trouvent dans les tranches de revenus élevées vont souffrir en raison des effets de l’inflation sur l’impôt sur les revenus personnels qui impliquera une contribution de 600 millions de dollars, mais c’est moins du tiers du 1,9 milliard obtenu par la hausse socialement régressive de la TVA. D’autres augmentations d’impôt, y compris celle de 0,05 dollar par litre de pétrole, généreront 600 millions supplémentaires.

Il en découle que Gigaba a déplacé le ratio dette totale/PIB d’une trajectoire ascendante partant de 53% aujourd’hui à 55% dans sept ans plutôt que 63%, tel que prévu en octobre dernier. On s’attend à ce que cela suffise à apaiser l’agence de notation Moody pour qu’elle n’attribue pas la pire note aux obligations d’Afrique du Sud ainsi qu’elle menaçait de le faire, il y a moins d’un mois.

Zwelinzima Vavi, le dirigeant de la South African Federation of Trade Unions, a critiqué Gigaba pour avoir maintenu le principal impôt sur les sociétés à la moitié de son niveau de 1994 : « Les impôts sur les entreprises ne sont pas affectés, il s’agit là d’un véritable assaut néolibéral contre les pauvres. Cela est fait sur la fausse conviction que si les riches sont épargnés, ils investiront leur argent et les pauvres en bénéficieront au final. Soit l’idée économique, qui s’est révélée un désastre, du ruissellement (trickle down). » 

L’autorisation (soit un siphonnage) qu’a accordée Gigaba aux fonds de pension et aux assurances de retirer 5% supplémentaires de leurs actifs vers des paradis fiscaux (offshore) mérite en effet un examen. En octobre dernier, le taux de la capitalisation des marchés/PIB de la Bourse de Johannesburg a atteint un sommet inégalé, soit plus de 16,2 billions de rands en valeurs actionnariales contre un PIB de 4,6 billions de rands pour 2017, soit un ratio de 450% (trois fois plus élevé que le niveau mondial). Une diversification est donc bienvenue.

Mais laisser les investisseurs chercher à l’étranger des retours sur investissement plus élevés que les 8,1% des obligations d’Etat sud-africaines – qui restent encore parmi les plus élevées du monde, à l’égal de la Russie et du Venezuela – revient pourtant à produire une autre tragédie financière. Alors qu’une partie de la compagnie d’assurances Old Mutual retourne désormais sur la Bourse de Johannesburg pour y être cotée – suite aux difficultés rencontrées à la Bourse de Londres – et cela immédiatement après l’effondrement les Bourses mondiales début février, une telle volatilité financière mondiale ne devrait-elle pas provoquer un renforcement du contrôle des changes plutôt qu’une libéralisation ?

M. Gigaba admet que des « remboursements élevés de la dette extérieure » frapperont durement au cours de l’année, mais avec près de 160 milliards de dollars (soit 48% du PIB), selon l’estimation la Reserve Bank d’Afrique du Sud, la dette extérieure totale d’Afrique du Sud est aujourd’hui bien au-delà de tout précédent historique, y compris lorsque P. W. Botha (président entre 1984 et 1989) a fait défaut (le taux de la dette atteignait alors juste 42% du PIB).

Comme Ramaphosa affirme être engagé dans une lutte contre les mouvements illicites de capitaux – son antécédent d’encouragement des paradis fiscaux auprès de Lonmin, MTN et Shanduka suggère une certaine familiarité avec l’évasion fiscale – il aurait été plus logique pour Pretoria de suivre la route indiquée par Beijing : renforcer au lieu d’émousser ce qui reste de contrôle des transferts de capitaux. Ce revirement est cohérent avec l’engagement déclaré de Ramaphosa envers les pauvres, lui aussi saboté par le budget de Gigaba.

Sur ces aspects, Ramaphosa pourra s’adapter avec aisance aux tendances néolibérales qui émergent au sein des BRICS, dès lors que le manteau de la promotion des politiques favorables à la mondialisation est transféré des Etats-Unis à la Chine. Même s’il n’adoptera jamais le faux anti-impérialisme de Zuma, on peut s’attendre à ce que Ramaphosa adopte des thèmes nationalistes étant donné ses extraordinaires antécédents dans les organisations étudiantes, syndicales et à l’ANC. Il devra toutefois être oublié comme un bourgeois insensible et non patriote. Et c’est dans le genre de Gigaba – à moins qu’il ne soit remercié comme les ministres de l’énergie, des mines, du développement social, du gouvernement local et des services publics, lesquels ont tous été des alliés de Gupta – qu’un nouveau surnom pourrait bien coller à son gouvernement pour la prochaine période : le régime Ramazupta. (Article publié le 27 février sur le site Znet, traduction A l’Encontre)

Patrick Bond a corédigé South Africa – The Present as History (Jacana Media, 2014) et publié Elite Transition : From apartheid to neo-liberalism in South Africa (Pluto Press, 2014). Plusieurs de ses articles ont été traduits sur le site A l’Encontre.

[1] Connue aussi sous le nom de « Nouvelle route de la soie », soit le développement des liaisons ferroviaires en Eurasie depuis la Chine, pendant de la « ceinture de perles » qui vise à assurer les liaisons maritimes en direction du Moyen-Orient et de l’Afrique. (Réd. A l’Encontre)

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