La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sa Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) dénoncent ainsi l’adoption sous bâillon du projet de loi no 15 (PL15).
Une vision sociale nécessaire
Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ, rappelle que « le gouvernement a la responsabilité d’offrir des soins de proximité et de qualité à l’ensemble de sa population. Or, le ministre Dubé a conservé une vision entrepreneuriale pour gérer le réseau de la santé. Pourtant, c’est d’une vision sociale que notre réseau public a grandement besoin pour pouvoir assurer l’accès, l’équité et la qualité des services à la population ».
L’efficacité du privé non démontrée
Le leader syndical dénonce également l’acharnement du gouvernement à vouloir à tout prix développer le privé en santé : « L’efficacité du privé n’a jamais été publiquement démontrée, au contraire, plusieurs études établissent d’importantes lacunes liées aux partenaires privés, telles que des problématiques de manque de transparence, de communication, de formation et de coûts abusifs. Dans notre mémoire, nous avons d’ailleurs soulevé le fait que de multiples dispositions et de nombreuses règles sont jugées nécessaires pour encadrer les soins offerts par la multitude de prestataires privés. Après des semaines d’étude détaillée, nous ne comprenons toujours pas comment un tel système pourrait être plus efficace. »
Pour sa part, la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine, indique que « dans la période de turbulence actuelle qui affecte de toutes parts nos services publics, on aurait besoin de travailler tout le monde ensemble, et le gouvernement a attendu à la dernière minute pour en remettre avec une liasse d’amendements qui modifient considérablement les relations de travail et les catégories d’emplois et qui bouleverseront encore davantage nos milieux de travail. Nous sommes conscients qu’il faut mettre en place des solutions pour améliorer l’organisation du travail, mais jamais une réforme ne pourra réussir sans l’adhésion et la mobilisation du personnel de la santé ». La présidente qualifie d’inconcevable la volonté du ministre de modifier unilatéralement les catégories d’emplois et notamment de faire « éclater » la catégorie 1 en retirant les inhalothérapeutes. « On parle d’une atteinte directe à la liberté d’association. Ce dont les travailleuses et travailleurs ont besoin, c’est de stabilité, pas que le ministre en profite pour diviser pour mieux régner. Si le ministre veut faire des changements, qu’il s’assoie avec les organisations pour en discuter, et on déterminera ensemble ce qui est pertinent. »
En terminant, les leaders syndicaux concluent que, pour y arriver, il faut faire le contraire de ce que le ministre fait avec le PL15. Il faut créer un climat de confiance et de collaboration et non briser toute forme de solidarité. « Cela passe par une écoute réelle des besoins, défis et solutions mises de l’avant par celles et ceux qui travaillent sur le terrain et qui ont à cœur de prendre soin de leur monde. »
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