Tiré du site de Greenpeace Canada.
Cela n’a rien de rassurant lorsqu’on sait que ce pipeline traverse des milieux résidentiels et qu’en cas de déversement, c’est 26 stations de pompage d’eau potable de la région de Montréal qui seraient atteintes en à peine quelques heures alors qu’il n’y a PAS DE PLAN B si cela arrivait !
Pas plus rassurant de savoir que c’est Lynne Mercier qui a autorisé l’inversion de ce pipeline, soit la même commissaire de l’Office national de l’énergie (ONÉ) qui dirigeait l’examen d’Énergie Est et qui a dû se récuser (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2016/09/09/001-energie-est-reccusation-office-national-energie.shtml) après avoir rencontré Jean Charest en secret alors qu’il était payé par TransCanada. L’ONÉ avait d’ailleurs, à la demande d’Enbridge, décidé d’abaisser ses critères pour le test hydrostatique (test de sécurité) que devait faire la pétrolière Ainsi, Enbridge a effectué un test hydrostatique qui ne garantissait pas un niveau de sécurité satisfaisant et ce dernier n’a été fait que sur 10% du pipeline, soit sur une vingtaine de kilomètres dans le secteur de Mirabel au Québec.
Des travaux qui soulèvent d’importantes questions pour la sécurité et l’eau potable
Ces nouveaux travaux d’Enbridge soulèvent plusieurs questions :
Comment se fait-il qu’Enbridge n’ait pas été forcée de faire ses travaux avant l’inversion du pipeline ?
Qu’en est-il de travaux possibles à proximité d’habitations et de cours d’eau importants comme la rivières des Outaouais, Des Milles-Îles, Des Prairies, etc.? Est-ce qu’Enbridge devra faire des travaux pour ces lieux qui présentent des risques majeurs ?
Est-ce qu’Enbridge interrompt le flux de son pipeline lors des travaux pour minimiser les risques ?
Pourquoi Enbridge fait-elle ses travaux en catimini et ne donne pas accès aux sites où elle fait des travaux ? Qu’a-t-elle à cacher ? A-t-elle peur de montrer l’état de son vieux pipeline ?Pourquoi Enbridge a-t-elle besoin d’engager des lobbyistes en lien avec des travaux dans des « cours d’eau » et en lien avec les territoires de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, de Mirabel, de Sainte-Justine-de-Newton, de Rigaud et de Sainte-Anne-des-Plaines ?
Pourquoi y aurait-il eu présence de camions-pompes (camions-citerne) sur les lieux des travaux et des camions qui ont effectué des voyages pour sortir de la terre d’un ou plusieurs sites ?
Comment se fait-il qu’il n’y a pas eu d’inspecteur de l’ONÉ sur place lors des travaux ?
Rappelons qu’Enbridge a distribué des cadeaux aux villes de la couronne Nord de Montréal où passe le controversé pipeline, incluant Mirabel (qui a récemment reçu 10 000$...) où a lieu actuellement des travaux en plein milieu résidentiel.
Cela n’est pas sans rappeler qu’il y a quelques jours, un pipeline appartenant en partie à la Caisse de dépôt et placement a explosé (http://www.foxnews.com/us/2016/10/31/at-least-7-people-injured-in-gas-line-explosion-in-alabama.html) en Alabama tuant une personnes et faisant plusieurs blessés alors que des travailleurs effectuaient des travaux… Voir cette carte pour consulter le tracé du pipeline 9B en territoire québécois.
Rappelons qu’Enbridge est responsable de plus d’un déversement par semaine. Le plus connu étant celui où Enbridge a déversé dans la rivière Kalamazoo trois millions de litres de pétrole (bitume dilué) provenant des sables bitumineux, soit le plus important déversement en sol nord-américain !
Un feu vert donné par l’ONÉ assiégée par les pétrolières
Les dernières révélations nous rappellent que malgré ses risques élevés, l’inversion du pipeline d’Enbridge a été autorisé par l’ONÉ alors que cette dernière n’avait (et n’a toujours) aucune crédibilité, était biaisée et antidémocratique. D’ailleurs six de ses huit membres proviennent de l’industrie gazière et pétrolière. Même le gouvernement Trudeau s’est engagé à réformer l’ONÉ qui n’a plus aucune crédibilité. La décision d’inverser ce vieux pipeline devrait être annulée et re-soumise à un organisme crédible. La décision de l’ONÉ est d’ailleurs contestée par plusieurs, à commencer par la Première Nation Chippewas de la Thames qui sera entendue par la Cour Suprême le 30 novembre prochain parce qu’elle considère qu’elle n’a pas été consultée adéquatement en lien avec ses inquiétudes. Les Mohawks de Kahnawake interviendront également devant la plus haut tribunal du pays alléguant que le Canada n’a pas respecté son obligation légale de consulter et d’accommoder avant de rendre une décision qui concerne les Premières nations.
Mobilisez-vous pour les droits autochtones devant la Cour suprême : témoignez votre solidarité envers Clyde River et Chippewas de la Thames !
Le 30 novembre, sur un territoire algonquin non cédé à Ottawa, les Inuits de Clyde River et la Première Nation Chippewas de la Thames se réuniront pour prendre le départ vers la Cour suprême du Canada afin de défendre le droit légal des peuples autochtones d’être consultés et de donner leur consentement concernant les projets d’exploration qui auront une incidence sur leurs communautés.
Pour participer c’est ici.