Un plan d’action cohérent contre le racisme au Québec doit commencer avec la reconnaissance du racisme systémique. Ne pas reconnaître cet aspect du problème équivaut à ne pas comprendre les causes profondes du problème.
Les 25 mesures annoncées aujourd’hui ne doivent pas amener le gouvernement à lutter contre le racisme en évitant tout sujet matière à débat mais en « prenant le taureau par les cornes » et en appelant un chat, un chat ».
Rappelons d’ailleurs que plusieurs élu.e.s ont déjà tracé la voie. Régis Labeaume, maire de Québec, Valérie Plante, mairesse de Montréal, Justin Trudeau, premier ministre du Canada et même le très conservateur Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, ont tous eu le courage de reconnaître l’existence du racisme systémique. Ce que nous demandons aujourd’hui au premier ministre Legault, c’est, en bon québécois, de sortir « du coin où il s’est lui-même peinturé ».
Cette initiative a été lancée par la Coordination des actions contre le racisme à Québec et par la Ligue des droits et libertés – section Québec. 32 organismes ont signé la déclaration.
Déclaration et signataires
Déclaration commune des groupes de Québec et Chaudière-Appalaches réclamant la reconnaissance du racisme systémique
Québec, 14 décembre 2020
Nous sommes des organismes et des personnes de la région de Québec et de ChaudièreAppalaches. Nous nous sommes rassemblé.e.s en solidarité avec les victimes de l’attentat de la mosquée de Québec le 29 janvier. Nous nous sommes mobilisé.e.s pour dire que les vies des Noir.e.s comptent. Nous nous sommes uni.e.s pour dénoncer la mort de Joyce Echaquan et la discrimination vécue par les communautés autochtones. Nous demandons que le premier ministre reconnaisse l’existence du racisme systémique au Québec.
« Le racisme systémique désigne l’ensemble de la structure sociétale composée d’institutions, de lois et de politiques qui maintiennent un système d’inégalités qui privilégie et opprime différents groupes dans la société selon leur « race » ou ethnicité. Ces inégalités confèrent des privilèges aux personnes blanches et portent atteinte aux droits des personnes racisées et autochtones. » (Amnistie internationale, 2020)
Cette situation existe au Québec. Cela n’implique pas que toutes les personnes et les institutions sont systématiquement racistes au Québec, mais que le racisme est assez présent dans les mentalités et les institutions pour créer de la discrimination.
Rappelons à ce sujet la lettre signée par 470 professeur.e.s d’université et professionnel.le.s de la santé, le rapport de la Commission Viens, le rapport de la Commission des droits de la personne appelant à « [r]econnaître le caractère systémique du racisme » et les nombreuses demandes des groupes racisés allant en ce sens. Gouverner ne doit pas se faire en fonction des susceptibilités et opinions notées dans les sondages, mais en tenant compte du point de vue des chercheurs et chercheuses spécialistes de la question ainsi que des acteurs de terrain travaillant auprès des groupes et personnes racisé.e.s.
Plusieurs élu.e.s ont déjà tracé la voie. Régis Labeaume, maire de Québec, Valérie Plante, mairesse de Montréal, Justin Trudeau, premier ministre du Canada et même le très conservateur Doug Ford, premier ministre de l’Ontario, ont tous eu le courage de le faire. Ce que nous demandons aujourd’hui au premier ministre Legault, c’est, en bon québécois, de sortir « du coin où il s’est lui-même peinturé ».
Puisque « [n]ommer un problème au départ, c’est déjà proposer une réponse » comme l’a sagement dit cet automne Myrlande Pierre, vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, nous demandons au premier ministre Legault de faire preuve de courage et d’humilité en reconnaissant l’existence du racisme systémique au Québec. Nous pourrons alors, collectivement, s’engager dans le travail de le démanteler et avancer dans la construction d’une société juste, égalitaire et inclusive.
Signataires
Ligue des droits et libertés – section Québec
Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et
Chaudière-Appalaches (REPAC)
CASA Latino américaine
Association des Congolaises et Congolais de Québec
Association des Musulmanes et Musulmans du Grand Lévis
Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO)
Comité populaire St-Jean Baptiste
Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur
Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS)
Unité QC
Comité Femmes Immigrantes
Comité citoyen « 29 janvier, Je me souviens »
Amnistie Internationale Québec – Groupe 45
Comité Amnistie internationale de l’Université Laval
Table de concertation du Mois de l’histoire des Noirs de Québec
AmiEs de la Terre Québec
Forum Jeunesse Afro-Québécois
Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux de l’Université Laval (STEPUL)
Association des Étudiants et Étudiantes en Anthropologie de l’Université Laval (AÉÉA-UL)
Centre d’entraide Émotions
Action Chômage de Québec
Corporation Jeunesse L’Évasion L’Ormière
Comité logement d’aide de Québec ouest
Alter Justice
Centre des femmes de la Basse-Ville
Centre femmes de Portneuf
Point de repères
Centre Femmes d’aujourd’hui
Centre ressources pour femmes de Beauport
Maison de Femmes de Québec
Rose du Nord
Bureau d’animation et information logement
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