On estime que par leur travail de promotion et de défense des droits de l’homme, Jair Krischke et le MJDH [Movimento de Justiça et Direitos Humanos] ont réussi à sauver la vie de plus de deux mille personnes sur tout le continent, à l’époque des dictatures latino-américaines des années 60, 70 et 80. D’abord, ils ont aidé des Brésiliens persécutés par les militaires, puis, après le coup d’Etat qui en 1964 a fait tomber le président João Goulart, ils les ont aidés à se réfugier en Uruguay, là où le président destitué a également trouvé asile. Puis en 1973, lorsque se sont produits les coups d’Etat en Uruguay et au Chili, ils ont aidé les militants à arriver en Argentine, qui était à l’époque l’unique pays de la région à accueillir des réfugiés. A partir de 1976, le MJDH s’est consacré à l’introduction clandestine de réfugiés du Chili, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay vers le Brésil, d’où, avec l’aide du Haut-Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés, il les a envoyés en Europe. En 2007, le travail de Krischke a permis la capture de Manuel Cordero, militaire uruguayen qui participa au « Plan Condor » et qui vivait caché au Brésil. Celui-ci a été extradé vers l’Argentine, où il a été jugé puis condamné pour crimes contre l’humanité. (Canal Abierto)