Édition du 17 décembre 2024

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Wisconsin : 55,000 personnes occupent le parlement contre l’anti-syndicalisme

Les fonctionnaires du Wisconsin engagent la contre-attaque des travailleurs aux États-Unis : des dizaines de milliers de manifestants contre la casse des droits syndicaux et sociaux.

Ils étaient 55,000 travailleurs à manifester samedi 19 février dans la capitale du Wisconsin, Madison, pour lutter pour le cinquième jour consécutif contre un projet républicain de casse des conventions collectives des fonctionnaires d’État, lançant un mouvement devenu depuis l’exemple de la contre-attaque de la classe ouvrière au cœur du système impérialiste mondial.

Entamé en début de semaine dernière par les travailleurs du public, le mouvement est progressivement monté en puissance avec comme moments forts la première manifestation monstre du jeudi 17, avec 50,000 personnes dans les rues de la capitale, et l’occupation du Capitole le 18 janvier aux cris de « Casser les syndicats, c’est anti-américain ».

Samedi 19 janvier, ils étaient 55,000 travailleurs à porter leur colère devant le capitole de l’État du Wisconsin. Si les enseignants constituaient la colonne vertébrale de la mobilisation, à tel point que la plupart des écoles de l’État ont dû fermer leurs portes, pompiers et policiers municipaux ont également participé à l’action.

Fait intéressant, les travailleurs du privé étaient présents en masse aux manifestations : métallurgistes, tôliers ou encore électriciens.
Parmi les slogans préférés des manifestants, le résolu « Mettons en échec le projet de loi », le fier « Voilà à quoi ressemble la démocratie » ou encore, chanté par des centaines de collégiens et de lycéens : « Casser les syndicats, c’est dégueulasse ! ».

La cible de la mobilisation : le projet de loi du gouverneur Républicain Scott Walker visant à remettre en cause les droits sociaux garantis dans les conventions collectives, à augmenter les cotisations pour la Sécurité sociale de près de 10% et plus largement à saper la légitimité des syndicats et des conventions collectives comme garanties pour les droits des travailleurs.
L’ampleur de ce mouvement spontané a surpris les directions syndicales et politiques réformistes qui se sont déchirés sur l’attitude à adopter à son égard. Une partie des représentants démocrates a soutenu le projet de loi tandis que la majorité des dirigeants démocrates et syndicaux ont soutenu modérément le mouvement, appelant à l’instauration d’un dialogue entre le gouverneur et les fonctionnaires mobilisés.

Toutefois, les directions sont déjà dépassées par la vigueur du mouvement tandis que le gouverneur a encore une fois annoncé lundi qu’il ne cèderait pas et irait jusqu’au bout. La remise en cause des droits syndicaux et sociaux des fonctionnaires du Wisconsin a en effet valeur de test pour la droite états-unienne. Des offensives similaires sont à prévoir dans les semaines qui viennent dans les États de l’ Indiana, l’Ohio, le Michigan, la Pennsylvanie et le New Jersey.



Saignée à blanc et réduite à l’impuissance, par la destruction de ses organisations syndicales et politiques de classe dès les années 1930, la classe ouvrière états-unienne subit depuis une vingtaine d’années une offensive brutale contre ses conditions de vie et de travail. La lutte des travailleurs du Wisconsin, aussi symbolique qu’elle puisse paraître, marque le début de la contre-attaque des travailleurs États-Unis pour la défense des acquis sociaux qui peut lui rester !

Cet article est tiré du site web de mondialisation.ca

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