1. Une empreinte industrielle sans précédent
Saviez-vous que selon Statistique Canada, la superficie moyenne de forêt coupée au Québec durant la dernière décennie est de 1125 terrains de football PAR JOUR ? Pour l’ensemble du pays, ce sont plus de 4000 terrains de football de forêt qui tombent sous les mains de l’industrie quotidiennement !
2. Champion mondial de la dégradation forestière
Selon les analyses satellitaires conduites par l’Université du Maryland et le World Resources Institute, le Canada se place en première position mondiale quant à la dégradation de ses forêts vierges, avec des millions d’hectares de paysages forestiers intacts coupés ou fragmentés depuis 2000. Au Québec, c’est plus de 90% du territoire au sud de la limite nordique- là où les forêts sont dites « productives »- qui a déjà été coupé ou fragmenté, laissant seulement 10% de forêts encore vierges.
3. Un labyrinthe de chemins forestiers
La forêt québécoise est découpée en millions de fragments dû à la présence de dizaines de milliers de kilomètres de chemins forestiers. Ces routes, qui s’étendent de 4000 à 5000 km supplémentaires par année au Québec, fragmentent les écosystèmes forestiers, perturbent les habitats fauniques et affectent en profondeur l’intégrité écologique de nos forêts. À titre d’exemple, le territoire traditionnel des Cris dans le Nord-du-Québec est traversé par plus de 32 000 km de chemins forestiers selon le Conseil Cris-Québec sur la foresterie. En comparaison, la circonférence de la Terre est d’environ 40 000 km.
4. La bataille pour sauver la forêt boréale est une lutte pour sauver le climat
La forêt boréale canadienne est le plus grand réservoir de carbone terrestre au monde, emmagasinant plus de 200 milliards de tonnes de carbone dans ses sols, ses tourbières et sa végétation. Cette quantité équivaut à plus de vingt ans d’émissions globales de carbone. Or la forêt boréale est aussi parmi les premiers écosystèmes à sentir les effets des changements climatiques, plus de feux, de sécheresses et d’épidémie étant à prévoir dans un avenir rapproché. Il va sans dire que cette tendance n’augure rien de bon pour la lutte aux changements climatiques. À titre d’exemple, plus de 5000 feux ont fait rage en 2014 au Canada, brûlant plus de 4,5 millions d’hectares de forêt.
5. Des espèces en voie de disparition
Selon un récent rapport du Forestier en Chef du Québec, les pratiques actuelles d’aménagement forestier ne permettent pas la survie du caribou forestier, une espèce symbolique et menacée à travers le pays qui est repoussée de plus en plus vers le Nord dans les dernières zones vierges de la forêt boréale. Par exemple au Saguenay Lac St-Jean, là où l’on retrouve la forêt menacée des Montagnes Blanches, le Forestier en Chef estime que plus de 92% de l’habitat critique du caribou a été perturbé à un point où l’espèce ne peut survivre dans les conditions actuelles. Or si le caribou disparaît, c’est une myriade d’autres espèces qui sont aussi menacées de disparaître.
6. Un manque flagrant de protection
Les aires protégées sont des territoires à l’abri de l’exploitation industrielle. Bien qu’arbitraire et sans fondement scientifique, le Québec s’est engagé à atteindre une cible de 12% d’aires protégées d’ici la fin de l’année 2015. Or seulement 9% du territoire québécois est actuellement protégé et le gouvernement a admis récemment avoir abandonné l’atteinte de sa cible (initialement fixée en 1992 à Rio). Malheureusement, la grande majorité des aires protégées du Québec se situent au nord de la limite nordique des forêts, dans les zones non-forestières ou même sans végétation. Lorsque l’on calcule la superficie de forêt productive réellement protégée, le pourcentage ne dépasse malheureusement pas le 5%. Mais ne vous en faites pas, le Québec est le meilleur au monde pour la forêt.