Édition du 19 novembre 2024

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Politique canadienne

Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes

Vote de grève massif

C’est dans une proportion écrasante de 94,5 % que les membres du STTP autorisent leur syndicat à recourir à la grève s’il le faut pour parvenir à une convention collective qui répond aux besoins des travailleurs et travailleuses des postes. La participation des membres à ce vote secret est la plus élevée de l’histoire du Syndicat. C’est la première fois dans l’histoire du STTP qu’un aussi grand nombre de membres accordent au syndicat un mandat de grève aussi fort.

« Nous espérons que le résultat colossal du vote de grève et la participation record de nos membres au vote vont inciter Postes Canada à négocier, » affirme Denis Lemelin, président national du STTP.

« Postes Canada demeure centrée exclusivement sur ses propositions. Nos revendications l’intéressent très peu. La Société veut verser aux nouveaux employés un salaire réduit de 30 % et leur accorder des avantages sociaux, un régime de retraite et une sécurité d’emploi inférieurs à ce qu’elle offre aux employés actuels. Elle s’en prend aussi aux avantages sociaux des membres à la retraite et au droit à des congés de maladie et veut revenir en arrière sur bien d’autres droits acquis. »

Le résultat du vote de grève montre que les travailleuses et travailleurs des postes ne sont pas prêts à accepter de telles concessions. Selon Denis Lemelin, Postes Canada va bientôt annoncer qu’elle a réalisé des profits pour une 16e année consécutive. Elle prévoit aussi réaliser d’énormes gains de productivité grâce à la modernisation. Les travailleuses et travailleurs des postes affirment qu’ils méritent d’obtenir une part des avantages découlant de la modernisation.

En effet, selon Sylvain Lapointe, dirigeant du grief à Montréal et membre du comité de négociation, si le volume de courrier a diminué de 8% depuis 3 ans, les effectifs eux ont été amputés de 12% alors que les profits ont été de 280 millions pour 2009, à cela il faut ajouter des économies prévues de 250 millions découlant de la Poste Moderne.

« L’attitude de Postes Canada à la table de négociation est tout à fait indécente particulièrement dans ce contexte, a-t-il poursuivi, il n’y a aucun bénéfice pour les employés et employées, que des reculs. Le taux de participation et le fort pourcentage du vote est significatif de l’état d’esprit des travailleurs et travailleuses des postes. Ils ne se sont pas laissés dupés par les offres patronales visant à diminuer certaines conditions de travail pour les futurs employés seulement, comme les échelons salariaux et le régime de retraite. En effet qui se battra alors pour les plus vieux lors des prochaines négociations, si on accepte aujourd’hui que les nouveaux et nouvelles soient traités différemment ? »

À Montréal c’est plus de 3 500 membres qui ont voté, confirmant ainsi le vent de mécontentement provoqué par l’attitude intransigeante de l’employeur.

La loi fédérale interdisant le droit de grève durant la période électorale, le syndicat a accepté de poursuivre la conciliation jusqu’au 24 mai à minuit date à laquelle les membres du STTP auront le droit de grève.

André Frappier

Militant impliqué dans la solidarité avec le peuple Chilien contre le coup d’état de 1973, son parcours syndical au STTP et à la FTQ durant 35 ans a été marqué par la nécessaire solidarité internationale. Il est impliqué dans la gauche québécoise et canadienne et milite au sein de Québec solidaire depuis sa création. Co-auteur du Printemps des carrés rouges pubié en 2013, il fait partie du comité de rédaction de Presse-toi à gauche et signe une chronique dans la revue Canadian Dimension.

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