« Le rapport du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) est bien loin de démontrer l’absence de problèmes. Il prouve plutôt que ce type d’enquête en vue de porter des accusations criminelles est inadapté pour faire toute la lumière sur les problèmes de discrimination systémique auxquels les femmes autochtones sont confrontées. Les plaintes ont été rejetées à cause du niveau de preuve hors de tout doute raisonnable qui est exigé en cour criminelle, de souligner Giacomo Bouchard, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec (CCATNQ-CSN). Le DPCP a insisté sur le fait que cela ne signifie nullement que les faits reprochés par les plaignantes ne se sont pas produits. »
« Le rejet de presque toutes les accusations risque d’avoir un effet extrêmement néfaste et de décourager les victimes à porter plainte à l’avenir. Le sentiment d’injustice et de colère que cela fait naître doit trouver une réponse dans la mise en place rapide d’une commission d’enquête publique indépendante qui fera toute la lumière sur les pratiques policières et plus généralement sur le racisme systémique dont sont l’objet les femmes autochtones, d’ajouter Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN, responsable politique de la condition féminine. Il ne faut surtout pas oublier le contexte du rejet de ces plaintes. Les autochtones sont discriminés depuis des siècles au pays ; pensons à la Loi sur les indiens qui les traitent comme des mineurs, aux pensionnats autochtones qui ont brisé des milliers de vies ainsi qu’à la disparation et à l’assassinat de trop nombreuses femmes autochtones. Il est temps au Québec d’assumer notre part de responsabilité et de s’attaquer au problème du racisme systémique. »
Le Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec représente 7200 membres dans 75 syndicats affiliés à la CSN.