Édition du 19 novembre 2024

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Economie québécoise

Vente de Rona - Québec solidaire demande une enquête sur le rôle de l'État dans la vente de Rona

MONTRÉAL, le 7 avril 2016 - Le député de Mercier, Amir Khadir, souhaite que la lumière soit faite concernant le rôle d’Investissement Québec, de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, de l’Autorité des marchés financiers et du gouvernement libéral pour faciliter la vente à des intérêts étrangers de l’entreprise québécoise Rona. Les questions que soulèvent les récentes déclarations de l’ancien chef de la direction de Rona, Robert Dutton, doivent être répondues.

« L’éclipse médiatique causée par les tribulations de Sam Hamad ne doit pas faire de l’ombre aux autres allégations troublantes concernant la gestion du gouvernement libéral. Les déclarations de Robert Dutton, nous laissent croire que les institutions de l’État auraient pu jouer un rôle crucial pour non seulement permettre, mais pour encourager la vente de Rona à l’entreprise américaine Lowe’s. Si c’est le cas, ça serait plus que troublant ! Il faut faire la lumière sur ces allégations », explique le député de Mercier.

Québec solidaire demande qu’une commission parlementaire se penche sur le rôle des institutions concernées pour faciliter la vente de Rona à Lowe’s. La commission pourrait également étudier la stratégie du gouvernement pour conserver au Québec les emplois et les sièges sociaux des entreprises québécoises, si une telle stratégie existe.

Selon M. Dutton, Investissement Québec a vendu, par une drôle de coïncidence, ses actions de Rona au moment même où les discussions avec Lowe’s reprenaient. Le changement de conseil d’administration sans l’appui des actionnaires soulève également des questions. De plus, selon M. Dutton, il aurait été possible de bloquer la transaction pour conserver le contrôle de Rona au Québec.

« Les Québécois ont le droit de comprendre ce qui s’est passé. Y a-t-il eu de l’ingérence politique ? Est-ce que les dirigeants de la Caisse et d’Investissement Québec ont pris des décisions qui nuisent à notre contrôle collectif sur l’économie québécoise. Est-ce que des emplois ont été consciemment mis en péril en facilitant la vente de Rona ? », se demande M. Khadir.

Ce sont plus de 31 000 emplois directs et indirects qui dépendent de l’industrie de la quincaillerie au Québec. Rona joue un rôle majeur dans cet écosystème. La perte de contrôle sur les décisions stratégiques de l’entreprise risque de précariser les emplois non seulement chez Rona mais également chez une panoplie de fournisseurs.

Les déclarations de M. Dunton auraient dû susciter une réaction de la part de la ministre de l’Économie, Dominique Anglade, si réellement elle a à cœur le développement économique du Québec.

Lors d’une entrevue à Radio-Canada cette semaine, M. Dunton, qui connait Rona mieux que quiconque pour l’avoir dirigé, a affirmé :

« Pourquoi Investissement Québec a vendu ses actions à l’automne alors qu’on apprend que les négociations ont commencé avec Lowe’s à l’automne ? C’est nébuleux (…) C’est un dossier d’enquête. Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi on change de conseil d’administration concrètement, sans l’appui des actionnaires, que l’Autorité des marchés financiers laisse passer ça ? (…) Qu’Investissement Québec ait vendu sa participation, je ne comprends pas ! (…) Moi, ça m’inquiète quand M. Couillard dit : ’’c’est les lois du marché ; Bombardier 2400 emplois c’est les lois du marché ; la vente de Rona c’est les lois du marché’’. Les lois du marché ne sont pas en faveur du citoyen du Québec, je suis convaincu de ça (…) Dans cinq ans, qu’est-ce qu’il va rester de l’industrie manufacturière au Québec (…) Qu’est-ce qu’il va rester de ces emplois-là ? Ça, c’est une préoccupation. (…) Il faut comprendre que Rona, la Caisse de dépôt était là à 17%, le Fonds de solidarité était à 5%, Investissement Québec était à 5%, les marchands à 10%, On avait une minorité de blocage. On avait plus de 35% des votes, donc une minorité de blocage. À moins des deux tiers de l’entreprise, Lowe’s n’aurait pas acheté parce qu’il aurait été obligé de garder l’entreprise publique » - Robert Dunton, ex chef de la direction de Rona, lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada.

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