Le RVHQ dénonce la dilapidation de fonds publics dans la dégradation du territoire québécois par une compagnie albertaine
Montréal, le 3 octobre 2017 – À l’occasion de l’assemblée générale annuelle et extraordinaire des actionnaires de Pétrolia qui doit commencer à 10 heures ce matin à La Plaza à Montréal, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) dénonce le gaspillage de fonds publics dans cette entreprise qui devrait passer aujourd’hui aux mains de la compagnie albertaine Pieridae Energy Limited.[1]
En vertu de l’arrangement que les conseils d’administration des deux compagnies ont approuvé et que les actionnaires devraient entériner pendant l’assemblée générale, 50 % des 20,5 millions $ que le gouvernement du Québec a donnés à Pétrolia pour mettre fin aux forages sur l’île d’Anticosti seront remis à l’entité fusionnée, qui sera nommée « Pieridae Energy Limited ». En tout, le gouvernement du Québec a englouti au moins 43 millions $ dans Pétrolia depuis 2012[1], sans compter les millions versés en pure perte à cette compagnie pour commencer les travaux sur Anticosti. S’il vendait aujourd’hui ses actions à la valeur d’échange obtenue de Pieridae, le Québec en retirerait à peine plus de 8 millions $. « La population québécoise a dilapidé des dizaines de millions de dollars pour paver la voie à une compagnie de Calgary qui se prépare à abîmer la nature gaspésienne et à renforcer la mainmise de l’industrie pétrolière et gazière sur le sous-sol du Québec. C’est ce qu’on appelle payer pour se faire forer », a déclaré Carole Dupuis, coordonnatrice générale et porte-parole du RVHQ.
Selon le RVHQ, les règlements d’application de la Loi sur les hydrocarbures publiés le 20 septembre dernier, qui rendent le Québec attrayant pour Pieridae, sont calqués sur ceux de l’Alberta et d’autres territoires dévastés par l’industrie pétrolière et gazière, auxquels on a ajouté quelques restrictions cosmétiques. « Devant un cadre réglementaire aussi accueillant, il est logique qu’une compagnie de l’Alberta vienne poursuivre chez nous le saccage déjà bien entamé dans sa région d’origine, a ironisé Jacques Tétreault, coordonnateur général adjoint. Il est vraiment navrant de penser que Pieridae se prépare à transformer la Gaspésie en Gazpésie, avec le soutien actif d’un gouvernement qui n’a pas assez d’imagination pour proposer un projet économique porteur pour ce joyau naturel du Québec et sa formidable population. »
« Le forage de la Gaspésie, c’est non, a conclu Carole Dupuis. La fracturation hydraulique dans les bassins versants de rivières à saumons exceptionnelles, c’est non. Peu importe le nombre de fois où le Premier ministre dira le contraire, l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous. Elle ne l’était pas quand une société québécoise tentait d’enfoncer ses projets dans la gorge des Québécois, une compagnie dirigée à Calgary ne sera certainement pas mieux accueillie. »
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